Vous aurez remarqué que, dans certains de mes romans, certains personnages ont des destins tragiques. Les mauvaises langues prétendront parfois que ce ne sont pas « certains » mais « tous », ce qui est faux. Mais, pour que le destin tragique soit crédible, il faut qu’il soit réaliste.

Cela m’amène à, parfois, devoir me documenter un peu.

Ainsi, j’ai lu récemment avec attention et intérêt les mémoires de Philippe Boxho, médecin légiste belge à la plume alerte. Il y a peu, j’ai aussi dévoré le roman historique « Dieu et nous seuls pouvons » de Michel Folco, dont j’ai fait la critique. Auparavant, j’avais lu « Peines de mort« , de Martin Monestier. Celui-ci revient sur les supplices les plus fréquents observés au fil de l’histoire avec les raisons de leur adoption et leurs modalités pratiques. Enfin, j’ai également lu « Le métier de bourreau » de Jacques Delarue.

Loin de moi l’idée d’une quelconque monomanie morbide. De même, je demeure farouchement opposé à la peine de mort (comme les auteurs cités du reste). Mais les enseignements tirés de ces ouvrages sont précieux pour qui veut écrire sur ces sujets. Qu’il s’agisse de décrire une exécution, un supplice, ou bien un assassinat, il faut rester crédible donc un minimum réaliste.

Dans « Le métier de bourreau« , unanimement salué comme un ouvrage de référence, on constate un étrange phénomène, un paradoxe. Si la société où le bourreau opère soutient très majoritairement la peine de mort, si la populace (et parfois la plus haute élite) se délecte du spectacle des meurtres légaux d’autant plus que la mise à mort est cruelle, l’acteur, le bourreau, est, lui, frappé d’une malédiction. Lui, qui satisfait la foule autant que la justice et l’Etat, est victime de discriminations, d’exclusions plus ou moins violentes et peut même, à certaines époques, vivre dans la misère. Ce paradoxe étonne l’auteur et m’étonne moi aussi. Même si je l’ai utilisé dans « Jusqu’à ce que la mort nous sépare« .

Je suis très content de ma scène d’exécution dans « La bascule« . Les scènes de buchers dans « Les dieux humains » / « Apotheosis » sont aussi basées sur la documentation mentionnée.

Et il va sans dire que, si je poursuis mon travail de documentation, c’est que de nouvelles choses sont en préparation.

Quelques références