Après mon coup de gueule d’il y a une semaine, je veux revenir encore une fois sur la question des droits d’auteur. Ceux qui le remettent en cause ne sont pas quelques adolescents boutonneux qui se partagent des fichiers, ou même quelque cybermafia. Ce sont les éditeurs, les producteurs, bref ceux qui accaparent les droits des auteurs et râlent tant aujourd’hui contre le numérique. Et, bien sûr, ils regardent de haut les créateurs autonomes, comme les auteurs auto-édités, qui se refusent à passer sous leurs fourches caudines.
Nouvel exemple avec un article, intitulé « Contrat d’édition à l’ère numérique : bilan mitigé« , paru dans l’excellente lettre professionnelle Edition Multimédi@, n°191 datée du Lundi 11 juin 2018.
Le contrat d’édition a été adapté ces dernières années pour couvrir les différentes formes de diffusion, notamment la forme numérique mais aussi tenter de rétablir un équilibre entre les auteurs et les éditeurs. Un accord cadre a ainsi été signé en 2013 entre organisations représentants les éditeurs et les auteurs. La loi « Création » du 7 juillet 2016 a aussi prévu la possibilité pour l’auteur de récupérer ses droits d’exploitation si l’éditeur n’exploite plus une oeuvre. L’article d’Editions Multimédi@ revient sur ces évolutions et, surtout, le bilan que les créateurs ont pu en tirer. Bilan calamiteux, cela va de soi.
Ainsi, de nouveaux contrats continuent d’être signés avec des dispositions inchangées par rapport aux évolutions mentionnées, les auteurs étant rarement des juristes avertis, faciles à abuser par conséquent. Pire, obtenir la reddition des comptes et les paiements dus restent compliqués. Les relations auteurs-éditeurs sont conflictuelles dans un quart des cas ! Certains secteurs, comme la création jeunesse, est littéralement exploitée avec des taux de rémunération de l’ordre de 5% ! Si les profits des éditeurs ne cessent de monter tandis que les rémunérations des auteurs ne font que baisser, c’est bien sûr parce le gouvernement a augmenté la CSG…
Cet article ne peut que me renforcer dans ma démarche. Je suis un auteur indépendant, autonome, et je refuse de déléguer mes droits d’auteur à des gens qui se moquent autant des créateurs que du public. Et qui font fort mal leur travail.