Inception, de Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard, part d’un concept pas si fréquent dans le fantastique : il est possible de partager des rêves. Pour cela, il suffit d’une bonne drogue et de quelques fils entre les différents protagonistes. Dès lors, un envahisseur peut, au travers d’un rêve, manipuler l’inconscient de sa victime. Habituellement, c’est pour lui voler des informations. Pour le héros, ce sera cette fois pour lui implanter un désir. Mais, à force de manipuler l’inconscient, de provoquer des rêves imbriqués les uns dans les autres, les coins obscurs de chacun ressurgissent.
Les rêves n’obéissant pas aux lois physiques de la réalité, Inception est l’occasion de très belles scènes en images de synthèse où l’univers se plie, s’éclate, se transforme…
Mais ce serait dommage de ne saluer le film que pour sa réalisation. Bien entendu, ni Leonardo DiCaprio ni Marion Cotillard ne déçoivent et ils campent ici des personnages parfaitement complexes. Le héros est obligé, en quelque sorte, de mener sa psychanalyse expresse pour réussir sa mission, ce qui est tout sauf évident à jouer.
Surtout, il faut saluer le scénario. Réussir à mener le spectateur dans les rêves imbriqués sans le perdre, sans commettre d’incohérence et même en gardant tout le monde en haleine est un véritable exploit. L’argument de base étant techniquement assez léger, le film ne commet pas l’erreur de trop s’appesantir dessus : le concept est posé et admis, point. Ensuite, l’histoire se déroule sans accroc.
La question qui reste posée, finalement, c’est celle qui perd le personnage de Marion Cotillard : comment savoir si nous vivons ou si nous rêvons ? Des milliers de générations de philosophes n’ayant pas résolu le problème, il nous reste à apprécier ce très bon film.