Dune, de Denis Villeneuve, avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson et Oscar Isaac, était le film le plus attendu parmi ceux dont la sortie a été retardée à cause de la crise sanitaire. Dune, c’est le roman mythique de Franck Herbert paru en 1965, précurseur du space-opera écologique et politique. Dune, c’est aussi le film kitchissime de David Lynch sorti en 1984. Dune, enfin, c’est le roman réputé durant des années impossible à transcrire en film.
Le Canadien Denis Villeneuve, lui, s’est déjà fait un nom, notamment dans la science-fiction avec Premier Contact (2016) et Blade Runner 2049 (2017). Dune était donc un défi à relever pour lui.
Le Dune de David Lynch, malgré ses défauts, traitait en 2h20 la totalité de la première histoire en prenant quelques libertés mais en respectant l’essentiel (du coup, c’était un peu compliqué à suivre). Le Dune de Denis Villeneuve traite en 2h36 la moitié de la première histoire et en simplifiant outrageusement certains aspects. Exit la princesse Irulan, Feyd-Rautha, les Mentats et autres corporations. L’économie de la planète Dune est grandement simplifiée, tout comme la politique de l’Empire. Même le Bene Gesserit est quasiment absent. L’écologiste impérial devient une femme noire (bon, soit, diversité, tout ça…) qui prend partie sans raison et dont l’oeuvre devient absurde. Le Bouclier n’est plus une formation rocheuse naturelle mais une muraille. Et ainsi de suite. Les écarts se multiplient au fil du temps et sans motif.
Alors, soit, c’est beau, bien réalisé. Les vers sont mignons. Le réalisateur se fait plaisir (faire sortir les vaisseaux spatiaux de l’eau sur Caladan permet de montrer la maîtrise des flux de matière en images de synthèse par les spécialistes mais ça n’a aucun sens).
Clairement, ce n’est pas encore la version ultime que tous les fans de la saga attendent.