Marie-Antoinette, hué à Cannes, le méritait.
Marie-Antoinette, de Sofia Coppola avec Kirsten Dunst dans le rôle titre, commence plutôt bien : filmé avec talent, il regarde volontairement la vie de cour par le petit bout de la lorgnette d’une ingénue, la future reine Marie-Antoinette. Kirsten Dunst est superbe, c’est un fait.
Que Louis XVI soit présenté comme un parfait imbécile, on peut encore l’admettre. Que la réalisatrice ait pris un parti pris kitschissime en remplaçant dans la bande son les menuets par du rock, admettons encore.
Mais ce film étale sur toute sa longueur le fantasme de Sofia Coppola de la pauvre jeune fille malheureuse à la recherche d’elle-même en oubliant totalement son personnage. Ce n’est pas un film sur Marie-Antoinette mais plutôt sur une sorte de princesse Diana totalement perdue dans un dix-huitième siècle reconstruit à la va-vite.
Que reste-t-il de la vie de Marie-Antoinette ? Rien des intrigues politiques, rien de son évolution, pas grand chose de l’angle supposé de la vision de la réalisatrice (l’addiction au jeu, l’insouciance, la légèreté…), rien des scandales (en dehors d’un rapide passage de Fersen) et, pour finir, rien sur la seconde partie de la vie de Marie-Antoinette, sans doute la plus intéressante, puisque le film s’arrête lorsque la Cour quitte Versailles en 1789.
Bref, c’est un film inutile sur rien qui ennuie vite.