Des intégristes catholiques et autres identitaires hurlent régulièrement, en France, Fille Aînée de l’Eglise, contre l’invasion culturelle païenne et anglo-saxonne. Je veux bien sûr parler d’Halloween. C’est oublier plusieurs choses.
D’abord, c’est oublier que c’est une fête très chrétienne. En effet, « Halloween » signifie « Veillée de la veille de la Toussaint » (« All Hallows’ Eve »). Alors, certes, l’imagerie commerciale actuelle n’a pas grand’chose à voir avec la veillée de prières qui devrait précéder la Toussaint. Mais, après tout, le Père Noël n’a pas enfanté Jésus non plus…
C’est surtout oublier que cette fête très chrétienne a été justement instituée pour des raisons marketing par l’Eglise. Il s’agissait de remplacer la fête celte de Samain tout comme la Saint-Valentin remplace les Lupercales. L’Eglise a, de la même façon, dressé des églises à la place des temples, des calvaires à la place de plus petits lieux de cultes, etc. Cela n’a jamais empêché la poursuite de pratiques populaires comme déposer des chaussures au pied d’un calvaire au lieu de le faire au pied de la statue du dieu qui exigeait ce sacrifice. A ce sujet, j’invite chacun à (re) voir mes conférences : « De la Pax Deorum au Christianisme officiel » et « Les mythes de l’Europe Chrétienne« .
Que la fête celte de Samain ait inspiré une mythologie et des pratiques détournées commercialement, ce n’est donc qu’un juste retour des choses. Rappelons juste que Samain est une fête de changement d’année, de démarrage d’un nouveau cycle annuel. De ce fait, les différents mondes (notamment celui des vivants et celui des morts) peuvent, quelques jours, communiquer. La mythologie commerciale a converti cela en grande fête de sorcières caricaturales (ce qui n’est guère respectueux des guérisseuses et autres femmes libres de jadis) et de démons en tous genres.
A cette occasion, je rappelle que, dans mon roman comique « Attention : chute d’anges » (oeuvre complète disponible gratuitement en PDF/ePub), je fais visiter la Terre à quelques démons et anges suite à une interconnexion pas très judicieuse. Et, dans la nouvelle « La fin du monde est remise« , je propose une explication logique au fait que la fin du monde n’ait pas déjà eu lieu.