Apocalypto de Mel Gibson
Comme on fait des films érotiques pour permettre aux intellectuels d’aller voir des pornos, il faut bien des films de Mel Gibson pour permettre à des chrétiens intégristes d’aller voir des films gores. Après La Passion, voici donc Apocalypto, l’apocalypse de l’Empire Aztèque.
Mais ne nous y trompons pas : si Mel Gibson prend le parti de la violence crue, en n’épargne aucune miette aux spectateurs, elle n’est pas gratuite et sert le propos. La réalisation est soignée, le jeu des acteurs bien adapté, le rythme soutenu et le scénario bien construit : Mel Gibson connait son métier. Comme avec La Passion, le parti pris de tourner en langue de l’époque peut surprendre mais joue bien sûr dans l’ambiance.
Le film s’ouvre sur une citation : « aucune civilisation ne s’est jamais faite détruite de l’extérieur sans s’être au préalable détruite de l’intérieur ». De fait, l’aventure de ce jeune chef indien, destiné à être sacrifié aux dieux aztèques après sa capture et la destruction de son peuple, montre la décadence de l’Empire, soumis à la superstition et à des élites corrompues.
Un des aspects agréables des films de Mel Gibson, ne l’oublions pas, est qu’ils ne sont pas encombrés de politiquement correct. C’est pourquoi ils sont forts, intenses et, au final, sublimes.