La Dame de fer, de Phyllida Lloyd, avec Meryl Streep, Jim Broadbent et Alexandra Roach, raconte bien sûr la vie de Margaret Thatcher. Première dirigeante d’un pays occidental, premier ministre britannique durant onze ans, celle qui ne pliait jamais n’est plus qu’une vieille femme sénile, victime d’hallucinations (comme son mari mort).
Et elle se souvient.
Comme de nombreux biopics, celui-ci est construit sur le modèle des flash-backs. On retrouve ainsi la jeune femme énergique, fille d’épicier, qui parvient à arracher des victoires électorales mal engagées. Et puis, enfin, défilent les grands moments de sa carrière de premier ministre : les grèves, les militants irlandais morts, les attentats, la Guerre des Malouines… Jusqu’à la bataille de trop, la fameuse Poll Tax, qui fera basculer son propre parti en faveur de John Major. L’inflexible est montrée humaine.
Phyllida Lloyd surprend avec ce film qui n’a rien de commun avec ses réalisations précédentes. Il est vrai que l’on n’image que mal Margaret Thatcher dansant dans Mamma Mia. Mais elle a su donner une substance humaine à son sujet. Certes, on n’accorde que peu d’importance aux affaires politiques qui ne servent que de décor. Il s’agit d’un biopic, pas d’un documentaire sur les années Thatcher. Et le scénario se focalise bien sur l’objectif. Il faut également remarquer que les flash-backs sont ici assemblés avec soin, ce qui n’est pas toujours le cas dans des films de ce genre.
Bien sûr, Meryl Streep signe ici de toute évidence une interprétation magistrale.
Même si l’on déteste Margaret Thatcher pour ses choix politiques, aller à la rencontre de cette vieille dame obstinée est passionnant et émouvant.