De rouille et d’os, de Jacques Audiard, avec Matthias Schoenaerts et Marion Cotillard, refait, après Intouchables, le coup du bourru et de l’handicapé(e). Cependant, Jacques Audiard est le cinéaste de l’émotion et, sur un fond pas si original que cela, sert un superbe film tout en nuances et rebondissements.
A côté d’un Matthias Schoenaerts en écorché vif issu des tréfonds de la société, Marion Cotillard revient aux rôles sensibles loin de ses dernières apparitions de « bankable ».
Bien sûr, ce genre de film repose pour beaucoup sur le talent et le jeu des acteurs. Ici, de ce point de vue, on en a pour son argent. Jacques Audiard tient son rang en tant que directeur d’acteurs.
Il ne faudrait pas cependant négliger un scénario implacable où l’émotion alterne au suspens, où l’humour côtoie le drame. Il est à parier que la scène de la « séduction » du personnage de Marion Cotillard par celui de Matthias Schoenaerts deviendra rapidement culte. Et on dit que je ne suis pas romantique… L’évolution de la relation entre le looser complet et la jeune femme athlétique, dresseuse d’orques au Marineland d’Antibes, amputée de ses jambes après un accident, est l’un des deux axes du film. Mais il ne faudrait pas pour autant négliger son second axe qui est celui de l’évolution même de chacun des deux personnages : celui de Matthias Schoenaerts comme celui de Marion Cotillard vont devoir découvrir le sens de mots comme « responsabilité ».