Superstar, de Xavier Giannoli, avec Kad Merad et Cécile de France, décrit l’étrange et horrible destin de l’homme qui ne voulait pas être célèbre. Mais qui, bien entendu, le devient sans raison du jour au lendemain.
La situation semble absurde. Elle l’est, assurément.
Il est un homme banal. Célibataire, discret. Brutalement, il est reconnu dans la rue. Filmé, photographié, il déclenche une hystérie collective. Manipulé par ceux qui y trouvent un intérêt (avocat, médias, mafieux…), il dérive à la recherche d’une réponse à la terrible question : pourquoi ? Aimée puis détestée, la victime finit jetée.
Il serait pourtant réducteur de limiter ce film (librement inspiré du roman L’idole de Serge Joncour) à une critique des médias et des pourris habituels. Car les pourris sont les hommes banals qui déclenchent l’hystérie cruelle contre l’un des leurs. Homme soumis, la victime de l’hystérie ne songe que bien tard à se révolter.
Le scénario implacable se déroule sans temps mort. Il est servi par une réalisation efficace et surtout des acteurs au meilleur de leur forme. Kad Merad (la victime) et Cécile de France (la productrice de télévision) sont au sommet de leur art. La scène où, enfin, la victime se révolte et insulte la productrice (entre moquerie et larmes) qu’il désire pourtant plus que tout au monde est particulièrement réussie tant l’opposition des personnages joue sur de multiples plans.
Oui, ce film est formidable, puissant et tellement humain.