Möbius, d’Éric Rochant, avec Jean Dujardin et Cécile De France, montre qu’il peut exister d’excellents films d’espionnage avec une authentique french touch. Le titre fait bien sûr référence au célèbre ruban de Möbius. Ce ruban a comme particularité de n’avoir qu’une face, chaque face étant en continuité avec la face opposée.
Le problème est qu’il faut toujours savoir sur quelle face on se situe.
On assiste donc à un croisement de manipulations mêlant des mafieux russes, les services secrets russes, les banques d’affaires, la CIA… Qui manipule qui ? Qui double qui ? Pour qui travaille vraiment tel ou tel agent ? Les rebondissements sont surprenants mais parfaitement amenés. La logique de l’ensemble est parfaite autant qu’implacable, jusqu’à la dernière scène.
La particularité du film, son originalité par rapport aux innombrables films d’espionnage usant du même artifice de l’agent double qui est peut-être triple ou quadruple, repose sur le couple Jean Dujardin/Cécile De France. D’un côté, l’agent russe et de l’autre une infiltrée-retournée, une tradeuse cynique chargée d’espionner son client pour sauver sa carrière. Cette liaison maudite et improbable donne le sel nécessaire à ce genre d’histoire. Et Eric Rochant filme cette liaison avec une dextérité incroyable. Les scènes intimistes sont parfaites jusque dans les moindres détails.
Les amateurs de John Le Carré ou de Hitchcock adoreront.