Le Vent se Lève constitue le testament du génial réalisateur Hayao Miyazaki. Ce manga animé retrace l’histoire de l’ingénieur japonais Jiro Horikoshi, connu pour avoir créé l’avion de chasse Mitsubishi A6M, surnommé chasseur Zero, le le symbole de la puissance aérienne du Japon durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le titre fait référence à un vers de Paul Valéry (dit en français dans le film) : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre ».
Le héros rêve avant tout de créer des avions. A son époque, pour avoir des crédits, cela suppose créer des avions de guerre. Si l’histoire est réaliste, elle comporte cependant des passages oniriques liés, justement, aux rêves d’avions toujours plus beaux et performants. Le rôle du vent est également mi-réaliste mi-symbolique puisqu’il apporte le destin : il emmène le chapeau du héros dans les mains de sa future épouse, il propage l’incendie de Tokyo, etc. Le scénario croise la vie privée du héros et le destin du Japon. Mais la conclusion, après la défaite de 1945, se fera dans l’onirisme. Même si le film dépasse les deux heures, ce qui est très long pour un film d’animation, jamais on ne s’ennuie.
Bien entendu, le dessin est merveilleux de poésie. Ultime chef d’oeuvre du Maître, le moindre détail est soigné (à l’exception d’une erreur sur le design du chasseur Zéro sur la dernière scène, ce qui est choquant).