Journal d’une femme de chambre, de Benoît Jacquot, avec Léa Seydoux et Vincent Lindon adapte le célèbre roman homonyme d’Octave Mirbeau. Voici donc une jeune Bretonne qui devient bonne chez les Lanlaire, de grands bourgeois de province, après avoir travaillé à Paris.
Dans le fil de sa vie dans la vaste demeure comme dans les flash-backs sur ses postes précédents, l’héroïne Célestine raconte les turpitudes des familles riches.
Tombé sous le charme du jardinier et homme à tout faire du domaine, homme peu recommandable, elle le suit finalement, aidant son crime, quittant une place devenue agréable. Contrairement au roman, le film arrête l’histoire à ce moment là. C’est bien dommage. De même, certains passages scabreux sont ommis.
Mais l’esprit de l’oeuvre est bien respecté. Et Léa Seydoux se glisse avec talent dans la peau de cette domestique qui n’est pas sotte mais connait les limites de sa condition. Vincent Lindon, de même, parvient à faire ressortir toute l’ambiguité de son personnage, le jardinier antisémite, probable violeur pédophile, mais qui sert bien ses maîtres et respecte Célestine.
Si certains passages du livre servent à donner les pensées dites tout bas par Célestine, il manque à cette par ailleurs très bonne adaptation la véritable morale de l’histoire : « Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens. »