Ricky, de François Ozon, avec Alexandra Lamy et Sergi López surprend par le traitement social d’un sujet fantastique : la naissance d’un enfant ailé dans une famille normale d’une banlieue glauque.
On suit en effet la vie ordinaire d’une mère célibataire ouvrière rencontrant un nouvel homme qui lui donne un deuxième enfant, baptisé Ricky. Tout est normal dans une banlieue normale avec une usine normale (bien que peu automatisée) quand survient le fantastique. Mais tous les personnages réagissent de manière pratique tant que le secret peut être gardé : faire des fentes dans les vêtements pour que les ailes puissent sortir, couvrir le parc à bébé pour éviter que le gamin ne s’en envole, etc.
Au point que, finalement, le sujet est plus une étude de moeurs ordinaire que le fameux gamin (la mère craint que le père ne batte l’enfant…). Et, au final, on se rend compte que l’enfant n’est que la personnification des rêves de la mère : s’envoler loin de cette vie glauque et banale.
Alexandra Lamy démontre ici que son talent n’est pas que comique mais peut aussi s’épanouir dans le drame. Quant à François Ozon, il continue de parvenir à surpendre, voire à dérouter.