Antichrist, de Lars Von Trier, avec Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe, fut présenté au Festival de Cannes comme un chef d’oeuvre difficile d’accès. Voilà donc l’histoire terrible d’une mère sombrant dans une sorte de folie mystique pour se purger de la culpabilité qu’elle éprouve suite à la défénestration accidentelle de son bébé tandis qu’elle faisait l’amour avec son mari. Bon.
Le parti pris esthétique est audacieux : le film s’ouvre ainsi sur de longues scènes muettes habillées seulement de musique classique, tournées en un quasi-noir-et-blanc surcontrasté et colorisé dans les verdâtres. Les fautes de montage, qui provoquent des sauts brutaux d’images sont probablement voulues (quoique…) même si cela écorche le regard du spectateur. On conçoit aisément que le tournage fut une épreuve pour les acteurs qui s’en sortent plutôt bien malgré tout, notamment dans les scènes de sexe, tournées avec délectation et autant d’angles que dans un film pornographique où le réalisateur se serait lâché.
Mais la grandiloquence pseudo-intello devient vite ridicule et soporifique. Ce film m’a ainsi amené à quitter la salle au bout d’une grosse demi-heure, chose que je n’avais plus faite depuis les le vomitif Irréversible, de Gaspar Noé.