Le temps qu’il reste, de Elia Suleiman, avec Ali Suliman et Saleh Bakri, retrace la vie d’une famille palestinienne de Nazareth sous l’occupation israélienne de 1947 à nos jours au travers de scènes décousues se voulant significatives. Si le film peut défendre honorablement la cause palestinienne face à l’occupation israélienne et aux exactions liées à celle-ci, il reste un ensemble disparate et contemplatif, guère passionnant faute de véritable histoire.
Si ce n’est pas le premier film à tenter de faire rire de situations dramatiques en jouant sur le loufoque, les scènes misant sur l’absurde assurent une décompression des plus utiles. Le palestinien allant jeter sa poubelle en téléphonant à sa petite amie tout en étant suivi par le canon d’un tank israélien (ce qui n’est pas sans faire penser à la place Tien An Men), le saut à la perche du héros au dessus du mur coupant le territoire palestinien en deux pour rejoindre sa tante mourante, le jeu de ping-pong autour d’un brancard entre l’armée israélienne et les infirmiers, le contrôle permanent des pêcheurs… sont autant de scènes jouant sur l’absurde, le ridicule, tout en montrant l’horreur de l’oppression.
Mais ce n’est pas parce que le peuple palestinien souffre que les spectateurs doivent subir le même sort. Le titre doit faire référence aux pensées de ceux-ci lorsqu’ils regardent leurs montres durant la projection.