Le Ruban Blanc, de Michael Haneke, avec Susanne Lothar, Ulrich Tukur et Burghart Klaussnera obtenu une Palme d’Or peu contestée à Cannes. Oser le noir et blanc et le quasi-huis-clos villageois dans la campagne allemande juste avant la première guerre mondiale était pourtant pour le moins risqué. Mais voilà donc cette série de crimes qui déchire une communauté villageoise du Deuxième Reich sous l’autorité d’un baron balourd autant qu’autoritaire.
Des enfants, des fermiers ou des notables : les victimes s’accumulent avec des points communs surprenants. L’instituteur mène l’enquête.
L’ambiance est réellement oppressante, la sensation étant renforcée par le noir et blanc « moderne ». La lumière très travaillée rend ce noir et blanc très expressif.
Le travail de Haneke rend mal à l’aise et c’est l’objectif. Quelle est la limite entre oppression pousse-au-crime et éducation ? Le totalitarisme religieux rend-il possible la dictature ? Au delà de cette histoire sordide, Haneke veut tirer une morale. Mais c’est peut-être là la limite de l’exercice. L’éducation stricte n’explique pas tout, chacun, comme l’instituteur, demeurant libre de critiquer voire de se révolter.