Crime d’amour, de Alain Corneau, avec Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier, constitue un bel exemple de film policier de vengeance. En l’occurrence, une jeune femme vouant un véritable culte à sa supérieure hiérarchique se rend compte qu’elle se fait rouler dans la farine et refuse de persister dans la soumission. Dès lors, la guerre est déclarée.
Harcèlement moral, détournements de fonds et, finalement, assassinat. Le contexte se met en place dans une grande tension au cours de la première moitié du film. Le plus intéressant reste la vengeance et la manière dont elle est orchestrée, avec un grand et pervers talent.
Kristin Scott Thomas démontre, avec ce rôle de patronne sans scrupule et parfaitement perverse, son immense talent d’actrice. Nul ne pleurera son personnage tant elle sait le faire haïr. Ludivine Sagnier, en fausse jeune fille innocente et naïve, est à la hauteur pour lui donner la réplique.
Il faut surtout saluer la maestria du scénario, très bien ficelé. Pourtant, le parti-pris de faire connaître au spectateur, dès le départ, non seulement les coupables mais aussi leurs actes précis, ne rendait pas les choses faciles. Ainsi, c’est plus l’histoire de la manipulation qui nous est contée, comment les policiers sont abusés, plutôt que la découverte d’un coupable. Et Alain Corneau sait mettre en images cette histoire diabolique avec son talent habituel, sans fioritures inutiles mais avec style. Jusqu’au retournement final.