Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, avec Lambert Wilson et Michael Lonsdale, s’inspire librement de la vie des moines cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996. La fin du film, dans le brouillard où disparaissent les moines, est symbolique de leur destin mystérieux.
Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, il a la facture des grands films intellectuels, avec de longues scènes contemplatives, aidé en cela par les magnifiques paysages. Mais les plans serrés sur les visages, notamment en fin de film, sont nettement plus marquants. Malgré tout, le film accompagne le spectateur à la découverte de la vie et des choix faits par ces moins, de leurs doutes aussi.
Les débats entre moines constituent probablement le coeur du film. On y trouve en tout cas l’intérêt pour dépasser les longueurs contemplatives. On appréciera à leur juste valeur les scènes avec « l’extérieur », les militaires algériens, la population civile et les terroristes : elles permettent de comprendre le contexte de la situation qui est tout sauf manichéenne et simple.
En étant un film sur des morts, Des hommes et des Dieux devient surtout un film sur la vie, son sens et son prix.