Ao, le dernier Néandertal, de Jacques Malaterre, avec Simon Paul Sutton et Vesela Kazakova, ressuscite le mythe du bon sauvage en l’installant dans la préhistoire. D’entrée de jeu, il est précisé que la disparition de l’Homme de Néandertal est mystérieuse bien que contemporaine de l’émergence de l’Homo Sapiens Sapiens, son cousin hominien venu d’Afrique. Pour la cause du film, il sera admis qu’il y a conjonction d’une épidémie (une sorte de tuberculose) et d’une concurrence écologique avec les Homo Sapiens Sapiens.
L’intrigue se déroule en Europe, de la Sibérie à la Méditerranée.
Ao, le héros néandertaliens, voit donc mourir de diverses façons tous les siens, de son clan ou de ses voisins, tandis que d’autres hommes à face plate envahissent sa niche écologique. Bien entendu, il a beau être plus robuste que ses concurrents, il est un bon sauvage classique : proche de la nature, gentil (et même naïf), dévoué…
La réalisation est habile et les maquillages parfaits. On appréciera ainsi autant les vues aériennes de paysages superbes que les gros plans sur les visages parfaitement grimés. Le scénario, de son côté, est classique. Ses ressorts pourraient être transposés dans n’importe quel autre contexte avec deux populations différentes, un homme, une femme, chabada, chabada. Le rythme est cependant gardé pour ne pas ennuyer le spectateur.
Au contraire de La Guerre du Feu, de Jean-Jacques Anault, le Ao de Jacques Malaterre prend le parti d’ajouter une narration en voix off censée retranscrire en langue moderne les pensées des protagonistes. Les dialogues restent cependant dans un sabir attribué aux hominiens de l’époque.
L’ensemble compose donc un film crédible et agréable à regarder à tous les âges.