Sucker Punch, de Zack Snyder, avec Emily Browning et Abbie Cornish, démontre une nouvelle fois la maîtrise esthétique du réalisateur de 300 et de Watchmen. Au delà de ce seul point, voici une véritable tragédie fantastique particulièrement réussie.
Le film se déroule dans trois niveaux de réalité : un asile d’aliéné où une jeune orpheline héritière d’une fortune est enfermée par son beau-père, un cabaret-bordel immonde et une sorte d’univers de jeux vidéos.
Chaque niveau est un échappatoire psychotique d’un autre qui joue un rôle dans le plan d’évasion de l’héroïne, au point qu’être certain du niveau de la « vraie réalité » est loin d’être évident avant les dernières scènes.
Le scénario est particulièrement soigné. Chaque niveau a sa logique propre mais qui est englobé dans la logique globale. Le but de l’héroïne reste d’échapper à l’horreur dans tous les niveaux, y compris la réalité, et son plan transcende les niveaux. La réalisation finale de son plan prenant une voie assez surprenante.
L’esthétique des trois univers profite évidemment d’effets spéciaux numériques nombreux mais qui donnent un cachet très particulier au film. Le look des jeunes femmes héroïnes y contribue bien entendu.
S’il est clair que ce film ne se destine pas à un public trop jeune, il déplaira également aux amateurs de films classiques. Une mentalité d’amateur de jeux de rôles et de jeux vidéos semble nécessaire pour apprécier à sa juste valeur ce petit bijou.