Un enfant, ça se fait à deux, un homme et une femme. Du moins sur le plan biologique. Mais, depuis le début des temps, ce beau principe connaît de nombreuses exceptions. Depuis le droit à l’avortement, la femme est indubitablement avantagée par rapport à l’homme.
Un récent fait divers, le litige entre Rachida Dati et Dominique Desseigne sur la paternité de la petite Zohra, nous le rappelle.
Partons du principe que le rapport sexuel fécond ait été librement consenti par les parties. Normalement, chacun prend des précautions s’il ne désire pas un rapport fécond. Mais, si la femme déclare être sous contraceptif, l’homme peut parfois être imprudent et ne pas utiliser de préservatif.
Le contraceptif chimique étant généralement pris sous forme de pilule, l’homme ne peut pas vérifier que la femme l’a bien absorbé. A l’inverse, si l’homme met un préservatif, la femme peut le constater. Donc la femme peut tromper l’homme sur sa fécondité à l’instant du rapport sexuel, pas l’homme.
Ensuite, une fois la grossesse amorcée, la femme peut décider d’avorter si elle ne désire pas d’enfant. C’est notamment le cas s’il y a eu un accident de préservatif ou un contraceptif oublié. Mais si la femme décider de garder l’enfant, elle pourra exiger de l’homme qu’il accepte son choix, avec toutes les conséquences -notamment économiques- induites. A l’inverse, si l’homme désire garder l’enfant, il ne pourra pas exiger de la femme qu’elle achève la grossesse et, éventuellement, accouche sous X pour lui laisser la paternité sans maternité.
De toute évidence, il y a donc une inégalité de droits entre l’homme et la femme. Pour rétablir l’égalité, il est nécessaire que l’homme aussi puisse avorter. C’est à dire qu’il puisse informer la femme, dans le délai légal de l’avortement, qu’il se refuse à assumer sa paternité.
Bien entendu, il est nécessaire que la femme informe l’homme de sa paternité, faute de quoi l’homme devrait pouvoir refuser toute prise en charge de l’enfant. Ce refus de paternité concerne bien entendu à la fois les droits et les devoirs : un homme refusant sa paternité n’a plus aucun droit de visite ou d’éducation pas plus que d’obligation de nourrir ou d’entretenir l’enfant.
Retrouvez cet article dans le recueil Soyons des individus Solidaires.