Dalida, de Lisa Azuelos, avec Sveva Alviti, retrace la vie brisée de la chanteuse. Rythmé par ses tentatives de suicides ou les morts tragiques dans son entourage, s’achevant par son suicide réussi, le film détaille les différentes étapes de sa vie tant professionnelle qu’affective.
Celle qui était une méga-star internationale ne voulait pourtant n’être qu’une femme et une mère, ce en quoi elle échouera. Une déesse ne peut pas n’être qu’une mortelle.
Changer d’homme au fil des affres de sa vie, cela choque dans les années 1960. Ses choix ne sont pas toujours très heureux, du reste. Et un avortement mal réalisé l’empêchera définitivement de réaliser son véritable rêve : être une mère. Malgré le succès, les blessures intimes se multiplient, les dépressions s’installent. Notons que le film a été réalisé avec la collaboration d’Orlando, le frère de Dalida.
Au contraire de La Môme d’Olivier Dahan, le Dalida de Lisa Azuelos justifie narrativement ses allers-retours chronologiques (par exemple via le récit d’une rencontre lorsque celle-ci s’achève), ce qui les rend pertinents. Et ces allers-retours permettent surtout de garder un bon rythme en alternant les scènes de chants et de danses avec des récits plus intimistes. Le portrait est dressé par touches successives pour être bien complet.
La qualité du jeu d’acteurs est indéniable, bien sûr pour le rôle titre, mais également dans les seconds rôles. Et la réalisation est soignée. Il reste à savoir si les jeunes générations comprendront que des tentatives de suicide, un avortement ou la multiplication d’amants par une femme libre puissent choquer une opinion publique à une époque pas si heureuse ou, en tous cas, pas si libre qu’aujourd’hui.