Capitalism, a love story, de Michael Moore est le brûlot du plus provocateur des cinéastes américains consacré à la crise financière. Soyons net de suite : le film est quelque peu à thèse, à savoir que la récente crise est le plus incroyable hold-up de tous les temps. Derrière ce hold-up, il y a la volonté des riches d’être toujours plus riches au détriment des autres, qui doivent tous devenir pauvres.
Tout y passe : montages grotesques, bidouillages mathématiques dans les banques, manipulation des masses par la propagande, tromperies de l’équipe Bush, manipulation du Congrès…
La forme est celle d’un brûlot : Michael Moore est un habitué du genre. Et il s’assume clairement dans un rôle de propagande (ou de contre-propagande). Il faut oser opposer, aux Etats-Unis, capitalisme et démocratie. Il faut oser aller rechercher de vieux textes poussiéreux (comme la Constitution voulue par les Pères Fondateurs) ou des déclarations « socialistes » de Roosevelt. Il faut oser aller demander aux banquiers de rendre l’argent pris aux contribuables américains. Il faut oser ceinturer Wall Street du célèbre bandeau jaune « crime scene ». Michael Moore ose.
Bien entendu, il convaincra des convaincus et continuera d’énerver les autres. Mais ça fait du bien de se rappeler de temps en temps que tous les Américains ne sont pas des amis de Bush. Et il est aussi intéressant de voir que le « modèle américain » est aussi légèrement « socialiste », point que l’on voudrait nous faire oublier de ce côté-ci de l’Atlantique.