Le 30 janvier 2021, sur France2, a eu lieu un concours pour sélectionner le représentant de la France au Concours Eurovision du 22 Mai 2021. La gagnante, à la fois par les votes du public et ceux du jury, a été Barbara Pravi avec sa chanson « Voilà » dont elle est auteur-compositeur-interprête, l’écriture ayant été réalisée en collaboration avec Igit.
C’était une claque.
Le jury, les journalistes et le public, dans les diverses réactions, ont tous évoqué Edith Piaf, Barbara, etc. Oui, c’est vrai. Elle reprend ce qui se fait de grand, ce qui se fait de mieux, dans la chanson française. Mais elle sait s’inspirer aussi de la modernité. Certains critiques acerbes ont souligné qu’elle « cochait toutes les cases » d’un bon plan marketing. Eh bien tant mieux !
Vous le savez, je suis un fan de l’Eurovision. Et même quand c’est kitch, j’adore. Et je me dis que, cette année, si la France ne gagne pas, elle ne gagnera jamais. Un aspect important étant, précisément, que c’est une chanson comme les autres pays en attendent de la France. A cela s’ajoute l’émotion de la chanson elle-même mais surtout de l’interprétation. Donc, oui, « elle coche toutes les cases ».
Mais il est intéressant de découvrir l’artiste au delà de ce seul titre.
Si, comme sans doute l’immense majorité des Français, je découvrais Barbara Pravi, elle a tout de même une carrière intéressante derrière elle. Et déjà deux EP sortis. Outre « Voilà« , j’ai donc acquis les mini-albums Barbara Pravi et Reviens pour l’hiver. On y retrouve sa voix et son interprétation qui saisissent aux tripes sur des rythmes pop de chanson française avec des appels du pieds à la musique urbaine ou d’autres styles. Surtout, les textes sont de vrais textes de chanson française dite réaliste, c’est à dire ce que l’on aime chez Piaf, Brel, etc. Sous sa douceur se cache parfois des douleurs et des colères. Pas grandir, par exemple, c’est le refus d’un monde où la fille devenue femme doit être soumise à la tyrannie. Je sers, c’est l’autobiographie d’une fille qui travaille comme serveuse mais rêve qu’un jour elle sera une star, sait déjà que son univers est grand.
Même l’histoire de Barbara Pravi est intéressante. Née à Paris le 10 avril 1993, elle a une mère iranienne (on comprend l’attachement à la cause féminine) et un grand-père paternel serbe. En 2016, elle a interprété le générique d’un film, Heidi, mais s’est vraiment révélée en 2016 dans une comédie musicale, Un été 44. En assurant la première partie de Florent Pagny dans une tournée, elle a chanté devant 19 000 personnes à Paris Bercy. Outre son talent d’interprète comme d’auteur-compositeur, elle a donc l’expérience de la scène, indispensable expérience. Cerise sur le gâteau, elle a co-écrit, toujours avec Igit, la chanson ayant remporté l’Eurovision Junior 2020, J’imagine, interprétée par Carla.
Une étoile est née. Il ne lui reste plus qu’à briller.