Je ne fais pas de classement alphabétique ici mais plutôt par ordre dans ma bibliothèque. La liste n’est pas non plus exhaustive.
Religions, ésotérismes
Franc-Maçonnerie
– La conversion du regard de Michel Barat (Paroles Vives, Albin Michel, 1992) : un exposé des thèses humanistes maçônnes par un ancien Grand Maître de la Grande Loge de France.
– La franc-maçonnerie française de Gérard Guyot (Folio Histoire, 1980) : une étude sur l’histoire sociale des obédiences.
– Etre franc-maçon aujourd’hui de Gilbert Garibal (Marabout, 1994) : un témoignage de l’intérieur.
– Histoire générale de la Franc-Maçonnerie de Paul Naudon (Office du livre, 1987) : un très beau livre sur l’histoire et les symboles maçons.
Esotérisme, symbolique, histoire liée
– Les Grands Initiés de Edouard Schuré (Librairie académique Perrin, 1960 ; Editions Pocket 1983 – Première parution : 1889) : évidemment je ne partage absolument pas les thèses absurdes de l’auteur mais lire cet ouvrage, aujourd’hui encore, est extrèmement intéressant. Les Grands Initiés est la cristallisation d’un fonds philosophique de la fin du dix-neuvième siècle qui a imprégné la culture et l’ occidentales au moins jusqu’au milieu du vingtième siècle, y compris (au même titre et avec les mêmes déformations que Nietzsche) la mythologie nazie.
– Le Matin des Magiciens, de Louis Pauwels et Jacques Bergier vise à ouvrir notre esprit à la « magie », c’est à dire à l’acceptation du fantastique de l’incompris, du au-delà de l’état actuel de la science, dans le réel. Un long passage explique comment la « magie noire » a inspiré au plus haut point le nazisme et comment les crimes nazis sont incompréhensibles sans comprendre la place de la magie noire dans les conceptions des chefs nazis.
– Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant (Bouquins Robert Laffont / Jupiter, 1969-1982) : la référence absolue en matière de symbolisme dans les différentes cultures humaines.
– Les Templiers de Georges Bordonove (Marabout/Fayard, 1977) : ouvrage historique.
– L’énigme indo-européenne : archéologie et langage de Colin Renfrew (Champs Flammarion, 1990 ; Première parution : 1987) : pour démystifier le terme d’indo-européen (et celui d’aryen).
Mythologies
– La légende arthurienne, le Graal et la Table Ronde, ouvrage collectif (Bouquins, Robert Laffont) : une référence en la matière.
– La mythologie de Edith Hamilton (Marabout, 1978 – Première parution : 1940) : résume très clairement les principaux mythes olympiens et donne les grandes idées de la mythologie scandinave. Ce livre a plus de 60 ans mais on n’a jamais fait mieux.
Religions & spiritualités
– Appel aux vivants de Roger Garaudy (Editions du Seuil, Points Actuel, 1979) : que l’auteur sente aujourd’hui le souffre ou que son parcours de jeunesse chez les staliniens perturbe est une chose, reste que ce livre est fondateur d’une certaine mystique actuelle.
– Des religions et des hommes de Jean Delumeau (Le livre de poche, La Pochotèque, 1997) est une encyclopédie de référence sur le sujet.
– Les dieux de l’Egypte : l’un et le multiple de Erik Hornung (Champs Flammarion, 1992 – Première parution : 1971) : un ouvrage indispensable pour bien comprendre l’Egypte.
– Lexique des religions chrétiennes de Jean Thiellay (Ellipses, 1995) : un dictionnaire des termes employés dans les religions chrétiennes.
– La Bible de Jérusalem (CERF) : la traduction commentée que je préfère.
– Les évangiles apocryphes pour éclairer le nouveau testament, sélection de textes présentés par Pierre Crépon (Retz Poche, 1983-1989) : comme le titre l’indique.
– Oeuvres de Saint François d’Assise (Seuil, Points Sagesses, 1982) : une sélection de textes pour bien comprendre ce saint extraordinaire dont l’influence va au delà des seuls catholiques.
– Fioretti de Saint François d’Assise (Seuil / Editions Franciscaines, 1953) : idem.
– Son amour est un feu de Frère Roger Taizé (auto-édition) : pour comprendre la communauté de Taizé.
– Jésus et Bouddha : destins croisés du christianisme et du bouddhisme de Odon Vallet (Albin Michel, 1996) : comme le titre l’indique, l’auteur y rapproche les similitudes de démarches des deux personnages historiques vis-à-vis des religions dominantes de leurs pays, Hindouisme et Judaïsme. Réformateurs de pratiques sclérosées plus qu’inventeurs, ils ont probablement été dépassés l’un et l’autre par les conséquences de leurs prédications.
– Le mystère Jésus : nouvelle approche historique du Messie de Hugh Schonfield (Pygmalion Gérard Watelet, 1989 ; Première parution : 1965) : le titre raccoleur comme les aime Gérard Watelet est mauvais car il s’agit là d’un ouvrage historique sérieux et argumenté par un historien et théologien juif ayant travaillé sur les manuscrits de la Mer Morte.
– Le Petit Retz de la spiritualité orientale de P. Crepon (Retz, 1986) : un dictionnaire très pratique des principales notions à connaître.
– Gandhi et la non-violence de Suzanne Lassler (Seuil / Maîtres spirituels, 1970) : pour comprendre le Mahatma au delà des clichés.
– Gândhî ou l’éveil des humiliés, de Jacques Attali (Fayard, 2007) : une biographie tout sauf complaisante à l’égard d’une figure majeure du vingtième siècle. Pour ne pas oublier que derrière l’apôtre de la non-violence, il y a la victime de turpitudes sexuelles et le technophobe, qui connut de très nombreux échecs et fut responsable de plusieurs impairs stratégiques ou politiques.
– Le Coran : traduction française de chez Garnier-Flammarion en poche (1970).
– Qu’est-ce que le soufisme ? de Martin Lings (Seuil / Points Sagesse, 1977 – Première parution : 1975) : une étude sur un mouvement essentiel de l’Islam.
Philosophie, psychologie, sociologie, philosophie des sciences
– Une brève du temps de Stephen Hawking (Flammarion / J’ai lu, 1989 ; Première parution : 1988) : sans commentaire.
– Le hasard et la nécessité de Jacques Monod (Seuil, Points, 1970) : une profession de foi scientiste et athée de référence.
– Discours de la méthode suivi des Méditations de René Descartes (Union générale d’éditions / 10/18, 1951) : évidemment une référence incontournable.
– Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche (Le livre de poche, 1983 – Première parution : 1883) : à lire, au moins pour se convaincre que Nietzsche n’était pas du tout nazi. Ce texte est une référence dans la philosophie moderne occidentale.
– Cinq leçons sur la psychanalyse de Sigmund Freud (Payot / PBP, 1983) : la base.
– Dictionnaire de la psychanalyse de Charles Rycroft (Marabout, 1972 ; première parution : 1968) : dictionnaire des principaux concepts des principales écoles de la psychanalyse.
– Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim n’a été publié qu’en 1976. Il a pourtant tellement marqué l’histoire de la psychologie qu’on le croirait vieux de plusieurs siècles.
– Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss (Presses Pocket / Plon, 1955) : Mon Dieu, comment peut-on être aussi chiant ?
– Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois (Presses Universitaires de Grenoble, 2002) : rien de bien révolutionnaire dans cet ouvrage, sauf le talent d’une vraie synthèse agréable à lire sur des techniques de psychologie sociale très fréquentes. Les techniques en elles-mêmes sont d’ailleurs enseignées depuis des années en écoles de commerce ou de publicité. La lecture de cet ouvrage est recommandée à tous les honnêtes gens, ne serait-ce que pour se défendre de ceux qui sont moins honnêtes…
– Manuel d’Autodéfense Intellectuelle, de Sophie Mazet, paru aux éditions Robert Laffont, fait partie de ces ouvrages salutaires que chacun devrait lire. Il s’agit ici d’apprendre à exercer son esprit critique face autant au complotisme qu’aux discours institutionnels.
– La métaphysique d’Aristote (Presses Pocket, 1991) et Timée & Critias de Platon (Garnier-Flammarion, 1992) : rarement des classiques de référence m’auront autant emmerdé avec un niveau de réflexion parfaitement médiocre. Mais pourquoi qualifie-t-on les Grecs de l’antiquité de lumières des civilisés alors qu’il y avait bien mieux ailleurs à la même époque, par exemple en Egypte ou en Inde ?
– Impostures intellectuelles d’Alan Sokal et Jean Bricmont (Le livre de poche / Odile Jacob, 1997) : le livre qui fit scandale parce qu’il révélait toutes les erreurs de langages utilisées pour impressionner et, finalement, manipuler des auditoires conquis d’avance ou des gens qui ne veulent pas admettre devant tout le monde qu’ils ne comprennent rien à ce qui est dit. Démonstration que certains « grands penseurs » contemporains ne sont pas foutus de penser mais juste d’impressionner par l’emploi de mots qu’ils ne comprennent pas.
– L’ENA comme si vous y étiez de Irène Bellier (Seuil, 1993) : pour mieux comprendre la sociologie et la psychologie de ces élites qui nous gouvernent, par une ethnologue qui revenait d’étudier quelques tribus primitives.
– Les fondements de la psychologie, science humaine et science cognitive de Jo Godefroid (Vigot, 1993) et Nouvelle de la Psychiatrie, collectif sous la direction de Jacques Postel et Claude Quetel (Dunod, 1994) : les bases pour comprendre ces sciences.
Stratégie, politique et économie
– L’art de la guerre de Sun Tzu (1001 nuits, 1996 – Première parution : avant Jésus-Christ) : le grand classique de la stratégie chinoise.
– Traité des cinq roues de Miyamoto Musashi (Albin Michel, spiritualités vivantes, 1977-1983) : idem pour le Japon.
– Le Prince de Machiavel (Livre de poche, 1983 – Première paution : vers 1450) : un classique occidental !
– Le coup d’Etat permanent de François Mitterrand (Union générale d’édition / 10-18, 1993 – Première parution : 1964) : l’ouvrage avait été réédité, sans doute, pour gêner le seul président à avoir pu se glisser sans retouche dans le costume du Général, costume pourtant largement critiqué ici. Amusant avec le recul.
– Le manifeste du Parti Communiste de Karl Marx (Union générale d’éditions / 10/18, 1962 ; Première parution : 1848) : quand j’aurais le temps je lirai les 35 tomes de 1500 pages in octavo du Capital. Là, c’est plus court.
– de l’analyse économique de Joseph-Aloïs Schumpeter. L’édition dans la collection Tel chez Gallimard comprend une préface élogieuse signée Raymond Barre. Donc, nous admettrons que Joseph-Aloïs Schumpeter connait bien son sujet. Mais cet ouvrage très inachevé, s’il permet de brosser un panorama assez complet des théories économiques et des économistes, ne parvient pas à décoller du grand défaut que l’auteur prend pourtant garde à mentionner dès le départ comme étant fréquent en économie : confondre la science et la morale. De même, s’il néglige grandement Marx (bien qu’il reconnaisse sa place dans l’histoire politique, qui n’est pas son propos), Joseph-Aloïs Schumpeter commet l’erreur inverse de Marx : au lieu de se centrer sur l’inéluctable, il oublie l’histoire. Tous les économistes semblent donc considérer qu’ils travaillent sur le même terrain, en observant des phénomènes similaires, ce qui est évidemment absurde. Bref, l’angoisse ne peut que saisir davantage après cette lecture : l’économie est-elle une science ou une bouffonnerie ?
– La crise, et après ? de Jacques Attali : un bon petit ouvrage de vulgarisation sur la crise financière de 2008 et les leçons à en tirer.
– Indignez-vous ! de Stéphane Hessel a eu un effet considérable et imprévisible dans le monde entier. Comment un coup de gueule d’une vingtaine de pages, certes salutaire, poussé par un illustre inconnu, peut-il avoir de tels effets ?
Histoire
– Histoire de la France de Pierre Miquel (Fayard, 1983) : un ouvrage complet qui va de la Gaule à De Gaulle et qui, surtout, se lit vraiment comme un roman tant il est clair, argumenté, éclairé de commentaires…
– La fin du monde antique et le début du Moyen-Age de Ferdinand Lot a été publié en 1927 en faisant le lien entre deux époques et en expliquant la transition.
– Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises de François Reynaert (Fayard, 2010) : ouvrage très documenté pour combattre toutes les idées fausses sur notre propre histoire de France en s’éclairant par les visions de l’étranger comme de penseurs de diverses époques.
– Les constitutions de la France depuis 1789, présentées et commentées par Jacques Godechot (Garnier-Flammarion, 1995) : regarder tous ces textes écrits pour l’éternité, avec le recul, est passionnant.
– Les dynasties régnantes d’Europe d’Isabelle Bricard (Perrin, 2000) : un petit tour du Gotha, avec généalogie et histoire familiale, très intéressant sur le plan historique.
Humour
– A plus d’un titre est un recueil hilarant de sketches de Raymond Devos.
– Chroniques de la haine ordinaire et Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis sont deux grands moments de Pierre Desproges.
– Les pensées de San Antonio de Frédéric Dard (Pocket, 1996) : je n’ai jamais accroché sur les enquêtes du célèbre commissaire mais ces pensées sont fabuleuses.
Documents
– Et Dieu créa Internet de Christian Huitema (Eyrolles, 1995) : l’auteur, que j’ai rencontré, n’a toujours pas compris pourquoi son livre s’est autant vendu. Il faut dire qu’il explique la naissance d’Internet dans les laboratoires, là où se mèle l’Histoire et les histoires…
– Main basse sur la musique : enquête sur la Sacem de Irène Inchauspé et Rémy Godeau (Calmann-Lévy, 2003) : une enquête à lire absolument avant de penser ou de dire quoi que ce soit sur le droit d’auteur et sa gestion, en particulier sur le « phénomène MP3 ».
– Mémoires d’une Geisha, de Inoué Yuki, traduit du japonais par Karine Chesneau (Picquier Poche, 1980 pour l’original japonais, 1993-1997 pour l’édition française). Je voulais acheter le roman homonyme ayant servi de base au film Geisha pour me distraire et je suis tombé par erreur sur ce document sur l’évolution de la vie des Geishas de la fin du dix-neuvième siècle jusqu’aux années 1970 et leur quasi-disparition.Très intéressant même si on reste parfois sur sa faim sur les relations des Geishas avec ce qui les entoure (il est vrai que le livre se destinait avant tout à un public japonais…). Rappelons que, certes, les Geishas se prostituent mais qu’elles sont avant tout des artistes (musiciennes, danseuses…) et des porteuses d’une longue tradition de rites très stricts.