Birdman, d’Alejandro González Iñárritu, avec Michael Keaton, Zach Galifianakis et Edward Norton, mérite sans aucun doute ses Oscars. Son sujet est nombriliste : un acteur de Hollywood rendu célèbre par son rôle de super-héros, Birdman, tente un retour à Broadway.
Entre folie et réalité, il se heurte au snobisme et à ses propres échecs.
La coterie du théâtre, acteurs comme critiques, ne lui pardonne pas d’être extérieur au sérail, d’avoir gagné de l’argent en étant l’âme d’un super-héros. Ses fans, eux, ne comprennent pas qu’il renonce à incarner Birdman. Son entourage tente de l’aimer, même sa fille dont il s’occupe peu. Et la pièce qu’il tente de monter pose la seule question qui l’obsède : mérite-t-il d’être aimé ?
Face à ses doutes et ses échecs, il ressent Birdman. Ondulant entre la réalité et le monde de Birdman, il tente de trouver un chemin de vie.
Michael Keaton était l’acteur parfait pour incarner ce héros. Le Batman de Tim Burton ne pouvait qu’habiter le rôle de Birdman, même si une chauve-souris n’est pas un oiseau. Et tout le film distille une ambiance étrange, traduisant la folie du héros. Notons un petit tour de force : assurer une continuité, comme un pseudo-plan-séquence unique, sur la quasi-totalité du film.
Ce n’est pas un film qui peut laisser indifférent.