Je souhaite à tous mes lecteurs français un très joyeux 14 juillet et une excellente Fête Nationale !
Mais qui sait ce que l’on fête vraiment ?
Faisons un peu d’histoire.
Le 6 juillet 1880, le député Benjamin Raspail fait une proposition qui va être votée par le parlement de la Troisième République : faire du 14 juillet la fête nationale. Bon. Mais en référence à quoi ? En fait, la référence est double et c’est une erreur de ne prendre que la première.
La première référence, donc, c’est la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Cette prise, qui n’est pourtant pas très glorieuse par sa sauvagerie et son inutilité politique, constitue la première des grandes journées révolutionnaires. De ce fait, si la prise de la Bastille n’a en elle-même que peu d’intérêt, elle amorce un mouvement car la foule parisienne prend conscience de sa capacité à changer le pays. C’est Napoléon Bonaparte qui arrêtera le grand mouvement des journées révolutionnaires au rythme desquelles la France va vivre une dizaine d’années. Un arrêt qui se fera dans le sang des Français. Un sang que le dernier gouverneur de la Bastille, Bernard-René Jourdan de Launay, n’avait pas voulu, dans un premier temps, faire couler. L’événement historique n’a eu pour moteur que le hasard, l’indécision, l’impétuosité et la médiocrité de ses acteurs. Mais ses répercussions furent, on le sait tous, considérables.
La deuxième référence est plus intéressante sur le plan politique. C’est la première Fête de la Fédération. C’est cette fête qui permettra la conclusion d’un nouveau Contrat Social, au sens de Jean-Jacques Rousseau. C’est donc bien le 14 juillet 1790 qui permet la naissance de la France nouvelle, de la France en tant que Nation. La date de cette fête avait été fixée en référence, bien sûr, à la prise de la Bastille et elle était censée achever, un an après, le cycle des violences avec un retour à un état de droit. Que cela ait raté ait une autre histoire.