Capitalism, a love story, de Michael Moore est le brûlot du plus provocateur des cinéastes américains consacré à la crise financière. Soyons net de suite : le film est quelque peu à thèse, à savoir que la récente crise est le plus incroyable hold-up de tous les temps. Derrière ce hold-up, il y a la volonté des riches d’être toujours plus riches au détriment des autres, qui doivent tous devenir pauvres.
Tout y passe : montages grotesques, bidouillages mathématiques dans les banques, manipulation des masses par la propagande, tromperies de l’équipe Bush, manipulation du Congrès…
Critiques
Pierre Béhel critique ici de tout : films, musiques, livres, etc.
2012 : la tradition respectée
2012, de Roland Emmerich, avec John Cusack, Amanda Peet et Thandie Newton est un film catastrophe de cataclysme et bien pensant américain respectant toutes les traditions du genre. Les allergiques sont donc priés de passer leur chemin, même si on croisera au passage quelque citation littéraire… d’un livre qui n’existe pas mais écrit par le héros masculin principal.
Donc, voilà que, en 2012, un alignement de toutes les planètes du système solaire déclenche une surexcitation du Soleil qui se met à bombarder la Terre de tellement de neutrinos que la faible interaction avec la matière de ces particules devient assez sensible pour bouleverser les mouvements du noyau terrestre. Les plaques de la croute terrestre commencent donc à danser la gigue. Et les Mayas avaient tout prévu, les malins.
L’imaginarium du docteur Parnassus : Faust Reloaded
L’imaginarium du docteur Parnassus, de Terry Gilliam, avec Heath Ledger, Johnny Depp et Jude Law, revisite l’éternel mythe de Faust. Voilà donc un brave homme qui a obtenu diverses choses du diable en jouant avec lui, notamment l’immortalité et un théâtre où un miroir permet de se projeter dans sa propre imagination pour visiter ses rêves et ses cauchemars puis les assumer.
L’empreinte de Terry Gilliam est bien présente : l’invention visuelle est extraordinaire d’originalité et de poésie, comme toujours. Il en résulte une ambiance des plus particulières.
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Mary and Max : amitiés épistolaires
Mary and Max, de Adam Elliot, tient l’affiche depuis plus d’un mois maintenant. Pour un film australien d’animation de pâte à modeler en image par image clairement pour adulte, c’est tout de même un exploit. Mais si les salles sont toujours pleines, c’est bien parce que voilà un vrai et pur chef d’oeuvre.
Par delà les océans et suite à un tirage au sort dans un annuaire, une petite fille australienne va se mettre à écrire à un juif new-yorkais obèse et atteint d’un syndrome proche de l’autisme. Leur correspondance va durer plus de vingt ans. Ils vont tout se dire de leurs vies et nouer une amitié pour le moins originale.
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Le Concert : la revanche sur l’histoire
Le Concert, de Radu Mihaileanu, avec Mélanie Laurent et Aleksei Guskov, est l’histoire d’une revanche artistique, d’une revanche sur l’histoire. Il y a trente ans, pour des raisons politiques, les musiciens du Bolchoï furent brisés et perdirent leur emploi. Deux d’entre eux, dont la violon soliste, furent déportés et moururent, laissant un bébé. De nos jours, récupérant une invitation à Paris destinée au Bolchoï, le chef de l’époque emmène l’orchestre brisé pour refaire le concert qu’ils auraient dû jouer.
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Micmacs à tire-larigot : un Jeunet à l’état natif
Micmacs à tire-larigot, de Jean-Pierre Jeunet, avec Dany Boon, André Dussollier et Nicolas Marié,est un retour aux univers « Jeunet & Caro » pour le réalisateur. Voilà donc un brave homme qui perd tout à cause de deux marchands d’armes : son père saute sur une mine et lui-même se prend une balle perdue dans la tête et risque à tout instant de mourir. Il entreprend donc de se venger avec l’aide d’une troupe de personnages hauts en couleur formant une communauté de chiffonniers.
On retrouve un univers esthétique très proche d’un Délicatessen (auquel il est fait une allusion directe avec le duo du violoncelle et de la scie musicale) et des personnages aussi marqués et étranges que dans La Cité des Enfants Perdus.
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Clones : et Bruce Willis re-sauva le monde
Clones [The Surrogates], de Jonathan Mostow, avec Bruce Willis, Radha Mitchell, Rosamund Pikedonne une nouvelle fois l’occasion à Bruce Willis de sauver le monde. Notons tout d’abord que le titre est très mal traduit en Français : il faut parler de substituts, pas de clones, puisqu’il s’agit ici de robots pilotés à distance et qui ne ressemblent pas nécessairement (et même rarement) à leurs « administrateurs ». Les sous-titres sont également plutôt mauvais.
Dans ce monde où plus personne ne sort de chez lui mais envoie se balader son robot qu’il pilote par la pensée, quelqu’un trouve le moyen de tuer les pilotes en frappant les robots. Le monde est en danger mais Bruce Willis, un inspecteur de police, arrive…
Le ruban blanc : la pureté criminelle
Le Ruban Blanc, de Michael Haneke, avec Susanne Lothar, Ulrich Tukur et Burghart Klaussnera obtenu une Palme d’Or peu contestée à Cannes. Oser le noir et blanc et le quasi-huis-clos villageois dans la campagne allemande juste avant la première guerre mondiale était pourtant pour le moins risqué. Mais voilà donc cette série de crimes qui déchire une communauté villageoise du Deuxième Reich sous l’autorité d’un baron balourd autant qu’autoritaire.
Des enfants, des fermiers ou des notables : les victimes s’accumulent avec des points communs surprenants. L’instituteur mène l’enquête.
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Lucky Luke : toujours solitaire mais proche de son foyer
Lucky Luke, de James Huth, avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Michaël Youn et Sylvie Testut, était clairement un projet casse-gueule. On n’adapte pas aisément une bande dessinée ayant un univers particulier impunément. Il faut, comme avec Astérix 2, savoir sublimer l’univers d’origine mais sans que ça parte dans tous les sens.
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Le Syndrome du Titanic : les méchants ne meurent pas à la fin
Le Syndrome du Titanic, de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, est une longue diatribe contre le développement parasitaire et irresponsable de la civilisation moderne. Film militant assumé, il est le pendant du Home, de Yann Arthus Bertrand. Là où Home vise à émerveiller par la Nature, Le Syndrome du Titanic se concentre sur l’homme et ses actes, la nature n’apparaissant qu’en décor.
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