Le petit Nicolas, de Laurent Tirard, avec Maxime Godart, Valérie Lemercier et Kad Merad était un exercice casse-gueule : adapter au cinéma la série d’histoires autour du personnage créé par René Goscinny et des illustrations de Sempé tenait de l’amour du risque. La première difficulté consistait à redéfinir les personnages pour un film alors qu’ils n’étaient au départ que quelques traits de plume. Une fois celle-ci passée, restait à définir une histoire capable de lier tout un long métrage tout en respectant l’univers enfantin. Enfin, il fallait être capable, comme l’oeuvre de René Goscinny, de plaire aux petits comme aux grands.
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Critiques
Pierre Béhel critique ici de tout : films, musiques, livres, etc.
The informant : à héros, escroc et demi
The Informant, de Steven Soderbergh, avec Matt Damon, Melanie Lynskey et Frank Welker,se base sur l’histoire vraie d’un cadre dirigeant de l’agroalimentaire ayant dénoncé au FBI des pratiques illégales de son entreprise mais pas nécessairement pour le seul plaisir de la justice.
Si l’histoire peut paraître rapidement embrouillée, c’est qu’elle l’est réellement, au point de faire tourner en bourrique les inspecteurs du FBI. A quel moment le héros dit-il la vérité ? Quand ment-il ? Finalement, c’est à ces questions là que le spectateur se doit de répondre.
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La Proposition : bien honnête
La Proposition, de Anne Fletcher, avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, nous ressort la romance habituelle du mariage arrangé entre deux ennemis intimes qui finit en mariage d’amour. Dès le début, tout le monde sait comment cela va se finir : la loi est dure mais c’est la loi du genre. Bon. Soit. En l’occurrence, une executive woman décide d’épouser son souffre douleur d’assistant pour éviter d’être expulsée des Etats-Unis et de perdre son travail.
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L’affaire farewell : la petite grande histoire
L’Affaire Farewell, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica, ressort le bon filon des films d’espionnage du temps de la guerre froide. Voici donc un simple ingénieur civil français, expatrié à Moscou, entrainé par hasard dans l’une des opérations qui ont déstabilisé le bloc soviétique et ont abouti à sa chute finale, en bloquant ici l’espionnage industriel. Le scénariste a pris quelques libertés (assumées) avec l’Histoire pour conter les petites histoires que l’on n’écrit pas dans les livres officiels.
On a droit à tous les clichés habituels, jusqu’aux scrupules et à la raison d’Etat qui vaut tous les sacrifices.
Mais qu’importe ! C’est un film qui assume son genre. D’un bout à l’autre, le spectateur est conduit avec maestria, la tension monte et descend comme il convient et les acteurs -les deux principaux sont aussi réalisateurs- totalement crédibles dans leurs rôles respectifs. Les présidents Mitterrand, Reagan et Gorbatchev ont, eux, été un peu bâclés : les héros de l’histoire officielle ne sont pas, ici, les personnages principaux.
Il en résulte un bon petit film pour passer une soirée mais certainement pas un chef d’oeuvre.
L’armée du crime : la résistance rouge
L’armée du crime, de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen et Robinson Stevenin, retrace l’histoire du groupe de Francs Tireurs et Partisans (FTP) de Missak Manouchian. Présenté par la propagande collaborationniste comme « l’armée du crime » sur une célèbre affiche rouge reprenant les portraits en médaillons de chaque résistant communiste, le groupe sera entièrement démantelé et ses membres fusillés au Mont Valérien en 1944.
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District 9 : ET veut vraiment rentrer maison
District 9, de Neill Blomkamp, produit par Peter Jackson, avec Sharlto Copley, Jason Cope et Nathalie Bolt, parvient à secouer le concept du film d’extra-terrestres plus encore qu’ET. Voici donc un vaisseau d’extra-terrestres qui s’immobilise au dessus de Johannesbourg en Afrique du Sud avec, à son bord, plus d’un million d’extra-terrestres réfugiés que l’humanité parque dans un township. Pour éviter des heurts avec la population locale, il est décidé de les déplacer dans un camp fermé à l’écart des humains. Ce qui va se passer à ce moment là est évidemment le coeur du film.
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Un prophète : vers la lumière noire
Un prophète, de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim et Niels Arestrup, a obtenu le Grand Prix du dernier festival de Cannes. S’il faut parfois se méfier de ce genre de récompenses, force est de constater que cette histoire terrifiante d’un jeune loubard prend aux tripes. Ce petit délinquant minable apprend son métier de criminel en prison, quittant progressivement son statut de victime pour devenir petit parrain et entrevoir la lumière noire du pouvoir des gangs.
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Numéro 9 : du sous-Burton déjà vu
Numéro 9, de Shane Acker, a été largement mis en avant comme une oeuvre de Tim Burton, en fait simple co-producteur parmi 4. Si l’univers graphique et les partis pris esthétiques ne sont pas sans rappeler les choix du Maître, on est bien loin du compte.
Le scénario ne brille pas non par son originalité : encore une fois, l’humanité a été rayée de la carte par une méchante machine créée par un gentil savant manipulé par un abominable dictateur aux airs d’Adolf Hitler (les casques des soldats ne sont pas sans évoquer ceux de la Wermacht d’ailleurs). Mais les ultimes créatures de ce gentil savant, des mini-robots sous forme de poupées de chiffon, sont là pour venger tout le monde.
Inglourious Basterds : la chasse délirante est ouverte
Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino avec Brad Pitt et Mélanie Laurent, nous amène dans une rencontre impromptue entre deux complots pour tuer un maximum de nazis à Paris en 1944. D’un côté, un commando de Juifs américains massacrant avec sauvagerie plus vite que son ombre, et de l’autre une jeune Juive voulant venger sa famille. Mais le tout reste un Tarantino avant d’être un film de guerre.
Le délire uchronique fait se succéder les massacres à grande échelle à la mitrailleuse (qui remplace admirablement la tarte à la crème) avec une précision dans la mise en scène tout à fait remarquable. Alors, second degré, oui, mais du bon, du bien sniffé et on en redemande parce que, quoique Tarantino ait fumé, c’était de la bonne.
Malgré tout, et pour que le second degré fonctionne comme tel, tous les codes classiques du film de guerre sont utilisés… pour être parodiés bien évidemment. Il faut saluer notamment la performance des acteurs qui arrivent à se glisser dans les personnages les plus improbables et les situations les plus catastrophiques tout en les rendant parfaitement crédibles, même lorsqu’ils s’en sortent.
Bref, pour qui aime les Tarantino, ce sera là un grand cru à apprécier d’urgence. Mais il est vrai qu’il faut être amateur et que les allergies sont compréhensibles.
Neuilly Sa Mère : se moquer plus pour rire plus
Neuilly Sa Mère, de Gabriel Laferrière, avec Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès et Rachida Brakni, joue sur le classique décalage entre un candide et un groupe pour mener une satyre sociale sur Neuilly et sa faune grand’bourgeoise. Voilà donc le petit maghrébin de banlieue, demi-orphelin, propulsé chez sa tante ayant épousé un riche bourgeois et devant se conformer aux codes de son nouvel habitat.
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