Ne te retourne pas, de Marina de Van, avec Sophie Marceau et Monica Bellucci aurait pu faire partir d’un épisode de la célèbre série Twilight Zone, même s’il manque pour cela l’introduction et la conclusion du producteur. Voici donc une jeune femme dont tous les souvenirs semblent s’altérer au point qu’elle ne reconnait plus son environnement (mobilier, quartier, mari, enfants, mère… et son propre visage). La raison de cette soudaine folie reste bien mystérieuse même si la volonté d’écrire un roman sur son enfance semble avoir un lien avec le malheur frappant l’héroïne.
Critiques
Pierre Béhel critique ici de tout : films, musiques, livres, etc.
Terminator 4 : schwarzy, c’est fini, et dire que c’était le robot de mon premier amour…
Terminator Renaissance, (aussi appelé T4), de McG, avec Christian Bale, Helena Bonham Carter et Sam Worthington inaugure une seconde trilogie de la feranchise Terminator mais qui se passe d’Arnold Schwartzeneger. Au fil des différents films de la série, le style a profondément évolué : l’intimisme horrifiant du premier, reposant beaucoup sur le jeu glacé d’Arnold Schwartzeneger, a laissé la place de plus en plus à une débauche d’effets spéciaux.
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Antichrist : le navet pompeux
Antichrist, de Lars Von Trier, avec Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe, fut présenté au Festival de Cannes comme un chef d’oeuvre difficile d’accès. Voilà donc l’histoire terrible d’une mère sombrant dans une sorte de folie mystique pour se purger de la culpabilité qu’elle éprouve suite à la défénestration accidentelle de son bébé tandis qu’elle faisait l’amour avec son mari. Bon.
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Jusqu’en Enfer : subprime horror show
Jusqu’en Enfer (Drag me to Hell), de Sam Raimi, avec Alison Lohman et Justin Long, est un bon petit film d’horreur avec le démon abominable de service et ses effets spéciaux associés comme ça fait du bien d’en voir de temps en temps. Soyons clairs : ce n’est pas un film intellectuel, même s’il est passé au Festival de Cannes (hors compétition tout de même).
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Looking for Eric : le bel Canto selon Ken Loach
Looking for Eric, de Ken Loach, avec Steve Evets et Eric Cantona est une comédie anglaise mais sociale. Le héros, postier à la dérive dans une famille recomposée partant en vrille, retrouve la force de faire face et de retrouver sa dignité en s’imaginant aux côtés de son idole, le footballeur Eric Cantona.
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Vengeance : noir c’est noir
Vengeance, de Johnnie To, avec Johnny Hallyday, Sylvie Testud et Anthony Wong, transforme l’ex-idole des jeunes en ancien tueur à gages reconverti en restaurateur et venu à Hong-Kong venger sa fille, son gendre et ses petits-enfants. Ceux-ci ont été assassinés par la mafia locale mais le Français rencontre une difficulté particulière : il risque à tout moment de devenir amnésique à cause d’une vieille blessure.
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Millenium 1 : à la poursuite de l’héritière perdue
Millenium 1, de Niels Arden Oplev, avec Michael Nyqvist, Noomi Rapace et Sven-Bertil Taub, adapte en film le premier tome de la saga homonyme de Stieg Larsson. On notera que les acteurs connus sont absents de la distribution au profit d’acteurs locaux crédibilisant le film.
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Anges et démons : thriller religieux très convenable
Anges et démons, de Ron Howard, avec Tom Hanks, Ayelet Zurer et Ewan McGregor, est l’adaptation du roman homonyme de Dan Brown. Il précède, dans le fil narratif, le Da Vinci Code même si ce dernier a été réalisé en film en premier. On y retrouve les mêmes ingrédients : une énigme qui mouille l’Eglise, des morts en pagaille, un historien symboliste pour mener l’enquête…
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Star Trek : au commencement était Spock
Star Trek, de J.J. Abrams, avec Zachary Quinto, Chris Pine et Leonard Nimoy, nous emmène aux origines de la saga, lorsque James Tiberius Kirk est devenu capitaine de l’USS Enterprise. Les seconds rôles sont importants : d’un côté, Leonard Nimoy revient en Papa Spock et en Spock âgé pour se confronter au Spock « jeune », Chris Pine, rôle qu’il tint dans la série initiale ; de l’autre Winona Ryder obtient un tout petit rôle (Amanda Grayson, Maman Spock, probablement des impôts à payer…).
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Soeur Sourire : la voix d’or
Soeur Sourire, de Stijn Coninx, avec Cécile De France, Sandrine Blancke, Marie Kremer et la participation de Tsilla Chelton, est consacré à la vie de Jeannine Deckers qui connut un bref et foudroyant succès dans les années 1960 avec sa chanson « Dominique, nique, nique… » alors qu’elle était none dominicaine. On la suit de sa rupture familiale jusqu’à sa mort partagée avec sa compagne lesbienne, en passant par son départ du couvent et sa déchéance. Celle-ci fut accélérée par une chanson pas très catholique, surtout à cette époque, la pillule d’or, ode à la contraception et à la libération de la femme.
L’interprétation de Cécile De France est une véritable incarnation permettant de découvrir un personnage très ambigü qui accumula les chansonnettes d’inspiration religieuse mais fut une rebelle durant toute sa vie, s’opposant autant à sa famille qu’à la hiérarchie du couvent, inconstante (rêvant d’Afrique avant de se brûiler les ailes dans les hit-parades) et finalement égocentrique. L’actrice a également chanté l’ensemble des interprétations de Soeur Sourire et n’a pas plus été doublée pour jouer de la guitare, soulevant le voile sur un nouveau de ses talents.
Rappelons que Saint Dominique, glorifié par la célèbre chanson, est tout de même l’un des inspirateurs de l’Inquisition… Et si l’Eglise encaissa sans protester les droits d’auteur, elle se détourna vite de la défroquée.
Le scénario, même s’il polit un peu le personnage et modifie quelques aspects, permet de bien comprendre comment a vécu Soeur Sourire à une époque de profonds bouleversements, entre la fin des années 1950 (elle entre au couvent en 1959) et le milieu des années 1970, où elle se suicide. Le défi était d’autant plus important qu’il fallait réussir à maintenir la tension et l’émotion.
Ce défi a été réussi. L’émotion ne quitte pas le spectateur. Pas plus que le refrain « Dominique, nique, nique, s’en allait tout simplement en chantant ; en toutes heures en tous lieux, il ne parle que du Bon Dieu… »