Anna Taure : « Un monde sans lettres »

Habituée des sagas, Anna Taure, cette fois, vient de publier un court roman, Un monde sans lettres. Cette uchronie nous envoie dans un univers parallèle où l’Occident a été privé de l’imprimerie à caractères mobiles, Gutenberg mourant sur le bûcher dans les premières pages.

Nous voici donc projetés à la Cour du Roi de France à la fin du XVIIIème siècle. Le bannissement de l’imprimerie a entrainé ignorance et retard technologique sur les Ottomans et les Chinois. Un nouveau ministre, issu d’une médiocre province, tente de rétablir les finances d’un royaume corrompu jusqu’à la moelle. A moins que ses objectifs soient tout autres.

Même si le style d’Anna Taure est sec, proche du rapport d’autopsie de ce monde perverti par l’ignorance, l’histoire est prenante. Et on suit avec plaisir les aventures de la Cour.

Un Monde sans Lettres
de Anna Taure
113 pages – 6,30 euros
En vente sur The Book Edition.

Je suis un tueur en série contrarié

Je vais peut-être devenir moins sympathique à vos yeux mais tant pis. Je dois vous avouer que je suis un tueur en série. Mais attention : je suis un tueur en série contrarié. Peut-être êtes-vous comme moi. Je vais vous raconter et vous me direz, à l’occasion.

Un tueur en série contrarié, c’est comme un gaucher qu’on oblige à tout faire de la main droite, un gaucher contrarié. Moi je suis un tueur en série qui n’aime pas tuer, donc qui ne passe pas à l’acte. Des râles, ça me casse les oreilles. Du sang partout, c’est dégoûtant et c’est difficile à nettoyer. Non, décidément, je ne peux pas. Pourtant, certains contemporains me poussent à exercer ma passion : franchement, ils donnent envie qu’on les assassine très cruellement. Mais, même là, je ne peux pas.

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Dégooglisation : pas si simple

Au fil des années, une culture des services en ligne gratuits s’est développée chez les internautes. Or, comme dit l’adage, si c’est gratuit, c’est vous le produit. En effet, tout a un coût. Il faut donc bien payer ce coût (et, accessoirement, générer des profits aux pauvres entreprises qui assurent ces services). Pour les services grands publics, le coût est généralement couvert par la publicité ultra-ciblée, ce qui implique une exploitation à outrance de vos données personnelles pour vous qualifier afin d’ultra-cibler la dite publicité. Google est sans doute l’entreprise qui a le mieux exploité ce modèle.

Mais se passer des services Google est quasiment impossible, sauf à choisir un autre fournisseur aux mêmes défauts mais à la performance moindre. J’ai tout de même largement réduit mon « empreinte Google » récemment.

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Tourisme temporel

Le temps perdu ne l'est pas pour tout le monde

Le tourisme temporel est un thème assez courant dans la science-fiction. Puisque nous allons célébrer, le 11 novembre, une nouvelle fois les héros de la première guerre mondiale, je vous invite à (re)découvrir une nouvelle extraite du recueil « Le temps perdu ne l’est pas pour tout le monde » sur ce thème du tourisme temporel et qui débute durant cette première guerre mondiale.

Je rappelle juste, en préalable, que ce recueil part du principe qu’il est devenu aisé de voyager dans le temps, les chrononautes étant dotés d’un engin ressemblant vaguement à une vieille montre baptisé chronokine pour revenir à leur point de départ. Je vous laisse désormais avec la nouvelle « Le malheur des uns« . Le titre fait bien sûr référence au proverbe « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». En l’occurrence, des touristes temporels.

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Halloween à Morbourg

Les liens du sang

La fête d’Halloween est une très ancienne fête celtique, Samain, dont le nom actuel est une déformation d’une expression anglaise désignant la veille de la Toussaint. Beaucoup des rituels modernes associés à cette fête (les citrouilles creusées pour y installer une lampe, etc.) sont liés à l’arrivée massive d’immigrés irlandais aux Etats-Unis au XIXème siècle. C’est aux Etats-Unis que la fête d’Halloween telle que nous la connaissons est née et c’est aux Etats-Unis également qu’est apparue une mythologie horrifique autour de cette fête. Enfin, c’est bien des Etats-Unis qu’est arrivée la grand’messe commerciale associée à cette fête où le monde des vivants et celui des morts s’entrechoquent à l’occasion du changement d’année celtique.

A l’occasion d’Halloween, je vous invite à (re)découvrir le seul vrai roman d’horreur que j’ai écrit, avec une cible plutôt post-adolescente. Il s’agit de Les liens du sang, qui se déroule dans la région de Morbourg et a d’ailleurs quelques liens avec la saga policière Les ombres de Morbourg. Dans la version audio de ce billet, je vous invite maintenant à assister à la scène de bascule de l’intrigue, quand les méchants qui ont enlevé les quatre héroïnes vont avoir une petite surprise.

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Les oiseaux de Proust

Le Laid

Tout le monde connait l’expression des « madeleines de Proust ». Dans sa saga du Temps Perdu, Proust évoque à un moment la délicieuse odeur de madeleines qui lui font penser à son enfance. Depuis, l’expression est restée pour désigner une chose qui rappelle une époque bénie.

Par le hasard de mon picorage dans ma médiathèque, j’ai réécouté récemment un best of de Daniel Balavoine, ce que je n’avais plus fait depuis longtemps. Les plus jeunes passant par ici ne se souviendront sans doute pas de ce chanteur qui marqua son époque (les années 1980-1990) avant de mourir tragiquement. Or, quand j’étais nettement plus jeune, je possédais un autre best of, sur cassette audio, qui enchainait trois chansons dans le même ordre : Lucie, Les oiseaux (1ère partie) et Les oiseaux (2ème partie).

Ces trois chansons furent au départ du processus qui m’entraina sur l’écriture de mon premier roman terminé. Je n’ose dire « abouti » car mon style, à l’époque, laissait sincèrement à désirer. Aujourd’hui, Le laid, puisque c’est de ce roman dont il s’agit, est en accès gratuit en PDF sur ce site. Je vous laisse le (re)lire pour découvrir comment ces trois chansons m’ont entraîné dans cette histoire…

No more Google

Carcer et autres libérations

Vous n’avez sans doute rien remarqué mais, depuis maintenant une quinzaine de jours, les scripts Google Analytics ont disparu de ce site. Désormais, je me fie à un module interne de WordPress pour suivre ce qui se passe ici en termes de trafic, comprendre ce que font et veulent mes visiteurs.

D’une manière générale, je tente de moins dépendre de Google et des autres GAFAM mais c’est pour le moins compliqué étant donné la quasi-absence d’offres aussi abouties. Une entreprise n’est pas leader mondial archi-dominant totalement par hasard.

Face à des acteurs archi-dominants du numérique, j’avais imaginé, pour la première fois dans Carcer et de manière plus aboutie dans Apotheosis, une alternative décentralisée par nature, Emenu. Mais quelque chose me dit qu’une telle alternative n’est pas prête d’aboutir et qu’elle restera de la science-fiction un certain temps.

Achat ou location, CapEx ou OpEx : quand les cigales se moquent des fourmis

Coup de gueule

Alors je vais être très clair : les gens qui défendent la location bec et ongles en lieu et place de l’achat immobilier m’énervent autant que les défenseurs dogmatiques de l’OpEx contre le CapEx en entreprise. Et je vous assure que ce n’est pas peu dire.

Dans ce coup de gueule, je vous propose de balayer les arguments des cigales et de défendre les fourmis. Nous allons, en quelques minutes, défendre l’investissement contre la dépense perdue. C’est un sujet que je n’aborde jamais dans mes romans, que vous découvrez sur PierreBehel.com. C’est un tort. Un jour, sans doute…

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La chute des Etats-Unis

Le temps perdu ne l'est pas pour tout le monde

L’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis et l’actuelle campagne pour le renouvellement de son mandat ou l’élection de son successeur font craindre une deuxième guerre civile aux Etats-Unis. La première (nommée « Guerre de Sécession » en France) n’a pourtant pas laissé de bons souvenirs sur place. Le populisme d’extrême-droite, le complotisme paranoïaque et d’autres phénomènes font penser à la possible chute rapide de la première puissance mondiale.

Son démembrement serait sans doute brutal, plus que celui de l’URSS. Si j’ai envisagé plusieurs fois des sorts peu enviables pour les Etats-Unis dans mes oeuvres, je dois admettre que je n’avais pas prévu cela. Je voyais la chute finale autrement.

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Le livre des apocalypses

Le guide des fins du monde, de Bryan Walsh vient de paraître aux éditions Fyp. Il s’agit de la traduction d’un ouvrage américain intitulé End Times.

Le titre est explicite : l’auteur, par vulgarisation scientifique, fait le tour des principales causes possibles de destruction de l’humanité, avec ou sans le reste de la Terre, ce qu’il faut nommer menaces existentielles. La description est à chaque fois très bien faite tant dans les causes que les conséquences ou même les chances d’en réchapper.

Bien documenté, l’ouvrage n’en est que plus déprimant. Mais l’objectif est bien de prévoir et d’échapper à ces différentes menaces ou, du moins, d’en réchapper. Cela commence par prendre conscience des menaces. En cela, l’ouvrage est salutaire. Et comme il se lit facilement, ce n’en est que plus indispensable.

Le guide des fins du monde, de Bryan Walsh, 334 pages, 22 euros, chez Fyp Editions.

Sur le même sujet, je vous laisse (re)découvrir Génération Oméga : ceux qui connaîtront la fin du monde.