Coraline, de Henry Selick d’après le roman de Neil Gaiman, est-il vraiment un film d’animation pour enfants ? Qu’il soit permis d’en douter, surtout si on veut éviter les cauchemars. Quand l’animateur de l’Etrange Noel de Mr Jack (réalisé par Tim Burton) rencontre l’auteur d’American Gods et complice de Terry Pratchett pour De bons présages, on sait que le film ne sera pas conventionnel mais au contraire d’une esthétique et d’un style très particuliers.
L’esthétique magnifique est liée à la technologie employée : un couplage entre l’image de synthèse en 3D et l’animation image par image de petites figurines en divers matériaux.Il en résulte un univers où quelques traits enfantins subsistent, presque pour tromper l’ennemi, tout en ayant une noirceur si courante dans les films de Tim Burton.
L’histoire, quant à elle, se veut celle d’un conte pour enfants : une petite fille curieuse passe dans un monde parallèle où tout semble beau et merveilleux mais où, au final, le rêve tourne au cauchemar. Il lui faudra simplement prendre son courage à deux mains, être plus adulte que les adultes, pour triompher des maléfices qui s’abattront sur sa tête. Le schéma narratif est classique (Pinocchio fonctionnait déjà comme cela). Mais l’originalité de l’univers donne cette touche de poésie d’horreur si délicieusement effrayante.
L’histoire reste linéaire et simple pour demeurer à la portée des enfants mais, décidément, les adultes prendront dans ce film d’animation un vif plaisir.