Certains attendent le Woody Allen de l’année, d’autres le Chabrol. La livraison du moment est donc cet exercice de schizogynie : une jeune femme amoureuse (Ludivine Sagnier) d’un écrivain âgé et un peu pervers (sur le plan sexuel s’entend, joué par François Berléand) qui accepte d’épouser un fils de famille tout à fait médiocre (Benoît Magimel). Trio classique dans la bonne ville de Lyon, réputée pour son conservatisme, et drame passionnel inévitable.
Donc, oui, l’exercice est habituel. Quand on va voir du Chabrol, surtout quand la moindre partie du film a été confiée à un membre de la famille (sauf l’ouvreuse, peut-être), on attend du Chabrol. La province et ses perversités cachées, la haute bourgeoisie médiocre et malade de ses secrets et de ses vices, les individus broyés dans des destins qui leur échappent…
Mais le cru est digne d’une bonne année. Comme attendu, Ludivine Sagnier illumine le film, pendant que François Berléand et Benoît Magimel campent parfaitement leurs rôles respectifs. Le tout est fait sans lourdeur et sans ennui. L’affiche faite par la grapheuse Miss Tic ne gâche rien.
L’exercice est donc (cette fois) réussi, pour le grand plaisir de l’amateur.