Eva, de Kike Maillo, avec Daniel Brühl, Marta Etura et Claudia Vega, démontre que les Espagnols savent faire de très bons films de science-fiction. Ici, pas de grands effets spéciaux mais juste un monde dans une trentaine d’années, très proche du nôtre si on excepte quelques gadgets et des interfaces 3D.
Et quelques robots, il est vrai, que l’on tue par une phrase-code, en leur demandant ce qu’ils voient quand ils ferment les yeux.
Dans une petite ville de montagne où se trouve une industrie de pointe en robotique et une université associée, un brillant chercheur revient dix ans après être parti. On lui demande de terminer le prototype SI-9, abandonné dix ans plus tôt. Sauf que sa compagne de l’époque, désormais recasée avec le frère du chercheur, l’aurait déjà terminé, sans respecter certaines mystérieuses règles de sécurité. Le SI-9 est un robot-enfant de compagnie, globalement libre.
Tombé sous le charme de sa jeune nièce, le chercheur décide de la prendre pour modèle comportemental. Ce n’était pas une bonne idée, bien entendu, sinon faire un film aurait été plus compliqué.
Eva est un film qui marque d’abord par son excellent travail sur l’univers très crédible et très cohérent. Il s’en dégage une atmosphère réaliste rare dans un film de science-fiction. Il est vrai que le sujet est ici très humain : quelle peut être la relation d’un être humain et d’un robot ? Qu’est-ce qu’un robot qui a des émotions ? Est-il bien toujours un robot ? Peut-on l’aimer ? Le dénouement, pas tant original que cela pourtant, est très bien amené.
Saluons enfin la qualité du jeu des acteurs, notamment de Claudia Vega, qui joue le rôle titre comme premier rôle au cinéma.