Affiche du film "Fatal", de Michaël Youn.Fatal, de et avec Michaël Youn, avec également Stéphane Rousseau et Isabelle Funaro, adapte au grand écran le personnage de sketchs Fatal Bazooka. La bande originale reprend ainsi l’inénarrable rap Mets ta cagoule. Après le Brice de Nice de Jean Dujardin, le Fatal Bazooka de Michael Youn passe ainsi lui aussi à la fiction longue durée sous le commandement de son créateur. Et Fatal Bazooka va mal : sa carrière de rappeur est brisée par un nouveau venu vedette d’électro-pop.

Admettons que les antécédents douteux de l’auteur-réalisateur-acteur ne plaidait guère en faveur du film. L’humour potache ras-du-slip reste bien sûr une marque de fabrique mais il faut admettre que, cette fois, Michaël Youn frappe juste et fort.

 

Exactement comme Les Inconnus en leur temps, Michaël Youn aligne ici les parodies de rap, d’électro-pop et autres merdes commerciales envahissant nos radios et nos télévisions avec une qualité similaire aux originaux pour mieux s’en moquer. Tout y passe : les faux durs du rap, les androgynes écolos-bobos, les producteurs véreux, le public débile, les fans skyblogueurs jaloux comme des épouses infidèles… Mais, à la différence d’autres charges, celle-ci non seulement frappe juste, là où ça fait mal, mais est aussi irrésistiblement drôle.

Et, clairement, avec Michaël Youn, ce n’était pas gagné d’avance.

Ajoutons à cela une merveilleuse galerie de personnages secondaires juste caricaturaux comme il faut (ni trop peu, ni trop) et une réalisation soignée. Fatal est une réussite et tant pis si l’admettre sodomisera Telerama.