Flags of our fathers est l’histoire d’une photographie : celle prise sur l’îlot d’Iwo Jima où six Marines américains plantent un drapeau. C’est aussi celle de ces « héros » emmenés dans tous les Etats-Unis pour récolter de l’argent au profit de l’effort de guerre. C’est, enfin, celle du fils d’un de ces « héros » qui cherche à comprendre et finit par conclure que ce sont les gens qui font les héros, parce qu’ils en ont besoin. Nul besoin d’acte héroïque ou de comportement exemplaire : il suffit d’être un symbole.
Clint Eastwood signe là un vrai chef d’oeuvre humaniste organisé sur une alternance entre scènes des trois histoires qui se superposent. Les scènes de guerre sont remarquablement tournées mais les âmes sensibles sont priées d’aller voir ailleurs : il y a là plus de tripailles qu’à l’étalage d’un marchand.
Un autre film de Clint Eastwood, encore en production et image de celui-ci, donnera la vision japonaise de la prise de l’ilot, première parcelle de terre japonaise conquise par les Américains.