La Conquête, de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès (Nicolas Sarkozy), Florence Pernel (Cécilia Sarkozy) et Hippolyte Girardot (Claude Guéant) s’attaque à l’histoire -récente- de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en France. Ce film appartient donc au genre très rare en France du film d’actualité.
Les critiques ayant précédé ce film très attendu laissait présager un navet trop caricatural, trop militant hostile au héros.
Or il faut bien admettre que les imitations/interprétations des principaux personnages sont très réussies, très conformes à leurs attitudes réelles. Le réalisateur a pris la précaution de noter en amorce du film que, bien que celui-ci se base sur des faits et des personnages réels, il demeure de fiction. Cette précision évitera sans doute des procès. Et il faut admettre que, par définition, nul ne sait -en dehors des intéressés- ce qui s’est dit effectivement à telle ou telle réunion entre Sarkozy, de Villepin et Chirac. Les scènes publiques et les discours connus sont, eux, réinterprétés au plus juste.
Le film a cependant adopté un parti-pris très intimiste. Il part de la journée de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République pour revenir par flashbacks successifs sur des étapes clés de l’accession au pouvoir, la période couverte allant de 2002 à 2007. Il n’y a pas de ce fait de continuité, pas d’explication de stratégie mais bien une vision émotionnelle largement centrée sur le couple Nicolas-Cécilia.