La Guerre des boutons, de Yann Samuell, avec Eric Elmosnino et Mathilde Seigner, adapte très librement le célèbre roman de Louis Pergaud, publié en 1912. L’histoire est ainsi déplacée dans les années 1960 et la « guerre » devient un prétexte pour une histoire de gamins.
Les fondamentaux sont toujours là : deux bandes de deux villages voisins se font la guerre et s’arrachent leurs boutons, passeport pour une correction parentale mémorable pour la victime.
Mathilde Seigner joue admirablement une mère seule dans une période où rien n’est facile. Le duo d’instituteurs, Eric Elmosino et Alain Chabat, mérite lui aussi un détour en transposant chez les adultes les souvenirs de leurs querelles d’enfants. Enfin, les enfants ont su se glisser dans l’âme des années 60, ce qui n’était pas gagné. On regrettera juste la disparition de répliques cultes, notamment le « si j’aurais su, j’aurais pas venu ».
L’adaptation est cependant très libre. La petite amie du chef d’une des bandes acquiert ainsi un statut inenvisageable en 1912. La transposition permet ainsi de transformer la métaphore sur tous les conflits du début vingtième siècle (conflits militaires mais aussi politiques) en une autre sur des conflits plus récents, notamment autour des droits de l’enfant ou de la condition féminine.
On ne s’en plaindra pas, tant le film associe humour et tendresse.