Avec Conquête Spatiale, eldorado du 21ème siècle et nouveau Far West, Marcello Coradini raconte la conquête spatiale telle qu’il l’a vécue. La petite histoire (accords politiques, petites trahisons entre alliés…) rejoint la grande (de Spoutnik à Ariane 5 en passant par Apollo).
Il a de ce fait un côté récit direct par un acteur clé des événements, avec la force du témoignage direct et la faiblesse de la vision univoque.
Le lecteur se laisse prendre par le récit (sans la moindre image ou le plus petit schéma) et l’écriture est agréable, fluide. On voit ici défiler toute l’histoire de la conquête spatiale, y compris ses origines pas très reluisantes suite au recyclage de scientifiques ayant servi le Troisième Reich. Si le récit est le plus complet possible, il ressemble bien à une collection de faits juxtaposés sans que ce ne se dégage une vision ou une épopée. Il en résulte un parfum de rapport d’autopsie.
A l’heure où la conquête spatiale a perdu tout romantisme pour ne pas dire toute ambition, les quelques pistes évoquées en fin d’ouvrage pour un avenir possible ont du mal à dégager un peu d’optimisme. Le côté « eldorado du 21ème siècle » promis par le titre est donc à peu près absent de l’ouvrage.
Heureusement, on peut rêver un peu plus avec de la fiction, par exemple le roman épistolaire Les lettres de l’espace.