La Route, de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee et Charlize Theron, n’est pas le film le plus joyeux de l’année. Notre monde a disparu sans que l’on sache bien pourquoi. Un éclair, des incendies, et toute vie animale ou végétale (ou presque) a disparu. Faute de tout, les survivants sombrent dans la barbarie.
Dans ce contexte, les suicides sont fréquents. Après celui de son épouse, un homme prend la route avec son fils pour tenter de rejoindre la mer puis de poursuivre toujours plus vers le sud, tentant d’échapper à une sorte d’hiver nucléaire.
Cette fable peut se lire à de multiples niveaux. On peut y voir une réflexion sur la barbarie face à la civilisation autant que sur le lien parents-enfants, avec la crainte de ne pas pouvoir être à la hauteur de ce que l’on doit à l’autre. L’apocalypse en elle-même n’est qu’un élément de décor.
Il faut saluer une mise en scène particulièrement soignée, sinistre à souhait sans aucun effet spécial spectaculaire. Le jeu des acteurs est également de toute première force.
Original et brillant, ce film qui aurait dû sortir en 2008 a constitué probablement l’une des grandes surprises de 2009, une sorte de symétrie à l’hollywoodien 2012.