La Traversée, de Jérôme Cornuau, avec Michaël Youn, Fanny Valette et Emilie Dequenne, constitue une surprise à bien des égards. D’une part, nul n’attendait Michaël Youn dans le rôle d’un père meurtri. D’autre part, le thriller fantastique n’est pas tellement un genre fréquent en France.
Il est vrai que les critiques des grands médias n’ont guère apprécié ce film étonnant et esthétique.
Voici donc une famille aisée, un père avocat et une mère musicienne professionnelle, en vacances avec leur petite fille sur une île d’Ecosse, dans la résidence d’un ami célèbre psychanalyste. La petite fille disparaît soudain sans laisser de trace. Le père en est détruit, réduit à garder des parkings de nuit à cause de son alcoolisme et de sa dépression. Et on lui annonce que sa fille a été retrouvée, deux ans plus tard. Mais la mère refuse de l’accompagner la récupérer. Il retrouvera sur place une vedette de la chanson qui tient absolument à l’accompagner.
Les brumes de l’île donnent une esthétique très particulière à la majeure partie du film. Et, d’une manière générale, on appréciera un travail des lumières et des plans de caméra très soigné. Les acteurs, par un jeu précis, font réellement frissonner avec les affres de leurs personnages. Pas un faux pli n’est à déplorer.
L’étonnante révélation finale n’est certes pas totalement originale mais reste à la fois cohérente et surprenante. Malgré un discret indice en fil rouge durant tout le film.