L’Affaire Farewell, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica, ressort le bon filon des films d’espionnage du temps de la guerre froide. Voici donc un simple ingénieur civil français, expatrié à Moscou, entrainé par hasard dans l’une des opérations qui ont déstabilisé le bloc soviétique et ont abouti à sa chute finale, en bloquant ici l’espionnage industriel. Le scénariste a pris quelques libertés (assumées) avec l’Histoire pour conter les petites histoires que l’on n’écrit pas dans les livres officiels.
On a droit à tous les clichés habituels, jusqu’aux scrupules et à la raison d’Etat qui vaut tous les sacrifices.
Mais qu’importe ! C’est un film qui assume son genre. D’un bout à l’autre, le spectateur est conduit avec maestria, la tension monte et descend comme il convient et les acteurs -les deux principaux sont aussi réalisateurs- totalement crédibles dans leurs rôles respectifs. Les présidents Mitterrand, Reagan et Gorbatchev ont, eux, été un peu bâclés : les héros de l’histoire officielle ne sont pas, ici, les personnages principaux.
Il en résulte un bon petit film pour passer une soirée mais certainement pas un chef d’oeuvre.