Le Bruit des glaçons, de Bertrand Blier, avec Jean Dujardin et Albert Dupontel, ose rire avec un sujet grave : le cancer. Celui-ci, personnifié, vient faire connaissance avec ceux qu’il frappe mais n’est visible que d’eux et de ceux qui les aiment. En l’occurrence, la victime annoncée est un ancien écrivain devenu alcoolique au dernier degré.
Bertrand Blier est un habitué des films dérangeants. Celui-ci fera grincer bien des dents. Pourtant, ce film gentiment fantastique, souvent drôle quand il n’est pas simplement tendre et humain, n’a rien de scandaleux ou de choquant.
Le comique de situation qui ouvre le film mute rapidement en un comique plus fin et surtout dans une belle réflexion sur la vie… et la mort.
Il faut saluer la belle performance d’acteurs, avec Jean Dujardin et Albert Dupontel en premier lieu bien sûr, mais sans oublier les autres. Bertrand Blier n’hésite pas à réaliser des gros plans de personnages s’adressant à la caméra ou de vraies scènes posées peu naturelles : le talent donne de la profondeur à ces scènes de recul sur la réalité quotidienne et participe aux dimensions multiples du film.
De toute évidence, les spectateurs se partagent en deux camps : ceux qui aiment et ceux qui détestent. C’est souvent la marque d’un grand film.