Le Jour des Corneilles est un film d’animation franco-belgo-luxembourgeo-canadien de Jean-Christophe Dessaint. Malgré son origine nationale, il emploie un graphisme très proche (même s’il n’est pas similaire) de certains mangas animés, notamment de Hayao Miyazaki. De la même manière, il exploite une sorte de fantastique réaliste qui souligne simplement les peurs de l’autre.
Et on y trouve également la poésie naturelle quasi-animiste dont le studio Ghibli nous a abreuvé durant des années.
Voici donc un homme vivant dans la forêt avec un enfant. Il l’appelle « mon fils » mais jamais il ne lui prodigue de tendresse. Et, surtout, jamais il ne veut avoir affaire aux autres hommes. Il se plait à répéter que sortir de la forêt entrainerait la disparition de l’imprudent. Le garçon a heureusement la compagnie de fantômes muets à têtes d’animaux. Et puis un drame l’oblige à sortir de la forêt. Commence alors l’initiation, le chemin vers la vérité. Le jour où les corneilles décident d’aider le garçon, en remerciement d’un bon geste, la quête s’achève.
Tout, dans ce film d’animation est poésie, douceur. Même les drames, même les violences, sont plus sous-entendus que montrés. Il pourra donc être apprécié de tous, enfants comme adultes, évitant en effet la niaiserie. Il constitue, de fait, un spectacle magnifique et humain.
Notons pour terminer que Jean-Christophe Dessaint était directeur d’animation sur Le Chat du Rabbin. Le CV du monsieur devient de plus en plus intéressant.