Le Magasin des Suicides, de Patrice Leconte, adapte en film d’animation 3D musical le fameux roman de Jean Teulé. Voici donc une ville grise où l’envie de suicide est la maladie la plus courante mais où la police verbalise tout suicide en public.
Heureusement, depuis presque deux siècles, la famille Tuvache tient un magasin fournissant ce qu’il faut pour mourir en paix chez soi : poisons variés, cordes pour se pendre, etc. Si le spleen est inhérent à cette activité, un ultime rejeton vient jeter sa malédiction, celle de la bonne humeur communicative. Ce n’est pas bon pour les affaires familiales.
Le premier film d’animation de Patrice Leconte est bien loin de ses Bronzés. Il se raccrocherait davantage à l’humour noir d’un La Fille sur le Pont. L’ambiance s’installe ici rapidement dans une longue scène d’ouverture pour se dérégler presqu’aussitôt. Le scénario emmène ensuite le spectateur au fil du récit sans jamais l’ennuyer. Jusqu’à la terrible fin de l’affaire familiale.
Le graphisme est d’une patte très particulière loin du réalisme à la Disney. Très soigné, la 3D y est bien rendue dans des décors magnifiques jusque dans les détails. Songez à bien regarder le générique de fin, là aussi dans les détails.
Le seul point noir du film est une bande originale assez médiocre, ce qui est tout de même ennuyeux pour un film d’animation musical. Cela l’est d’autant plus que cet aspect musical était tout à fait superflu.