Les petits mouchoirs, de Guillaume Canet avec François Cluzet et Marion Cotillard, est desservi comme rarement par sa bande annonce et sa communication mais porté par un bouche à oreille extraordinaire. C’est ainsi que, presque une semaine après sa sortie, un mardi soir, pour la dernière séance, la salle où j’ai vu ce film était archi-comble.
L’histoire, il est vrai, fait peu envie à sa seule lecture : une bande de copains part tous les ans en vacances ensemble dans la maison de l’un d’entre eux. Cette année, un drame frappe l’un d’entre eux peu avant le départ et servira de fil rouge au film. Chacun vivra le drame et sera amené à lever les petits mouchoirs patiemment et hypocritement posés sur chaque petit secret, chaque lâcheté, chaque mensonge.
Réussir à maintenir l’attention du spectateur avec une histoire résumée comme cela tient de l’exploit. C’est dire le talent de Guillaume Canet pour mener ce tableau de personnages, obligés de se révéler les uns aux autres, et surtout à eux-mêmes. La scène finale est, en particulier, extrêmement prenante et émouvante, là où, autrement, avec moins de sensibilité, n’aurait été qu’un drame plat.
Bien entendu, une telle galerie de portraits ne saurait être réussie sans des acteurs fantastiques. C’est une belle démonstration de talents qu’ils nous font tous là.
Ajoutons, tout de même, que les petits mouchoirs ne sont pas fournis aux spectateurs sensibles et qu’il convient d’amener les siens.