Looper, de Rian Johnson, avec Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt, ressert un vieux truc de la science fiction : la boucle temporelle. Dans un futur proche, des petits délinquants reçoivent de leur propre futur des gens à abattre : la victime apparait, ils tirent et font disparaître un corps qui n’existe pas encore. Les expéditeurs sont des mafieux d’un futur plus lointain.
Et puis, fatalement, un jour, la boucle (loop en anglais) se ferme : le looper reçoit son moi futur et l’abat avant de découvrir l’identité de sa victime et de savoir ainsi combien de temps il lui reste à vivre.
Bien entendu, il peut y avoir des ratés. Et c’est ainsi que le moi futur du héros s’échappe en voulant tuer le grand méchant du futur, encore enfant. La confrontation entre deux époques d’un même individu est ici à peine esquissée. De la même manière, les paradoxes temporels sont assez curieux dans leurs effets, surtout pour la scène finale. Des bizarreries surviennent sans prévenir. Et on se demande bien pourquoi des personnes vivantes sont envoyées dans le passé alors qu’envoyer des cadavres aurait le même effet (faire disparaître le corps) sans les risques. Bref, la cohérence du scénario laisse vraiment à désirer. Et tous les sujets qui auraient pu être abordés sont laissés de côté.
Il reste un rythme trépident, des explosions, des courses poursuites… Mais on est vraiment loin du chef d’oeuvre.