Lucky Luke, de James Huth, avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Michaël Youn et Sylvie Testut, était clairement un projet casse-gueule. On n’adapte pas aisément une bande dessinée ayant un univers particulier impunément. Il faut, comme avec Astérix 2, savoir sublimer l’univers d’origine mais sans que ça parte dans tous les sens.
Avec ce Lucky Luke, un parti-pris pertinent a été d’insuffler une vie dans le personnage de papier : le héros a une âme, une histoire, un drame personnel. D’une manière générale, chaque personnage est interprété de manière très convaincante avec un véritable sens au verbe « interpréter ». Il fallait en effet transformer quelques traits en mimiques, en vie. Michaël Youn en fait un peu trop en Billy The Kid, qu’on ne reconnait pas, seule nuance à apporter sur le point des personnages.
Mais si les grumeaux sont globalement bons, la pâte est ratée. D’abord parce qu’il y a trop de grumeaux. Le scénariste a voulu tout mettre et l’histoire tourne au catalogue de sketchs de démonstration pour chaque personnage (même si les Dalton sont absents), sans qu’il n’y ait vraiment de gag marquant. Et le fil rouge est trop ténu, trop tordu, trop en dehors de l’univers de Lucky Luke.
L’ambiance tourne également au carton-pâte trop visible, aux plans étriqués. La sauce ne prend pas.
Il y a les éléments d’un bon numéro 2 avec un scénario mieux construit.