Micmacs à tire-larigot, de Jean-Pierre Jeunet, avec Dany Boon, André Dussollier et Nicolas Marié,est un retour aux univers « Jeunet & Caro » pour le réalisateur. Voilà donc un brave homme qui perd tout à cause de deux marchands d’armes : son père saute sur une mine et lui-même se prend une balle perdue dans la tête et risque à tout instant de mourir. Il entreprend donc de se venger avec l’aide d’une troupe de personnages hauts en couleur formant une communauté de chiffonniers.
On retrouve un univers esthétique très proche d’un Délicatessen (auquel il est fait une allusion directe avec le duo du violoncelle et de la scie musicale) et des personnages aussi marqués et étranges que dans La Cité des Enfants Perdus.
La réalisation est d’une perfection maniaque, la prise de vue multipliant les détails en arrière plan comme toujours. Et DuranDubois est toujours aux commandes des effets spéciaux dont la modification globale des teintes, marque de la plupart des films de Jeunet.
La truculence des personnages est une merveille de travail. Jean-Pierre Jeunet sait utiliser des « tronches ».
Les gags s’enchainent mais on ne peut s’empêcher, surtout à la fin, de rester un peu sur sa faim. Il manque une magie pourtant habituelle des films de Jeunet. La critique des marchands d’arme est, il est vrai, tout à fait convenue et se démarquer du classique aurait pu faire tomber dans le bizarre au delà du raisonnable.Si ce film reste un Jeunet très honnête, ce n’est clairement pas son chef d’oeuvre.